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FRAGMENTS DU DISCOURS D'ONERTURE DE SCHELLING. M. Bouillier nous communique l'article suivant de la Ga- zelle d'Âugsbourg : Schelling a ouvert son cours le 14 novembre. On pouvait crain- dre que le titre modeste et peu attrayant de philosophie négative qu'il a donné à ses leçons d'hiver ne diminuât la foule de ses audi- teurs, cependant il n'en a rien été, et jamais, au contraire, l'em- pressement n'avait été aussi grand. La salle qu'on lui avait destinée s'étant trouvée trop petite, le célèbre géographe Rit ter s'est em- pressé de mettre à sa disposition son grand amphithéâtre qui contient jusqu'à 400 auditeurs. L'effet de son discours a été im- mense. Ce n'étaient pas de grandes et prétentieuses phrases sur la science et la philosophie, c'était le monde des idées de Platon avec la poésie de Goethe. A l'occasion de la définition de la philosophie , Schelling a décrit les différentes phases philosophiques par lesquel- les son esprit a passé. En un langage clair et for!, il a raconté com- ment il avait cherche la philosophie. Et qui plus que cet illustre vieillard a le droit de démontrer d'après sa propre expérience les divers degrés de l'impulsion qu'entraîne l'humanité vers la vérité? Voici à -peu-près ses paroles : "Lorsque je commençais à philosopher, je m'aperçus bientôt que toutes les sciences partent d'hypothèses. Les mathématiques, malgré l'enchaînement nécessaire de leurs pro- positions, ne peuvent rendre compte elles-mêmes de leurs principes, c'est aux langues anciennes que je dois la connaissance de toutes les articulations, pour ainsi dire, et des plus fines nuances de la pen- sée. Mais plus je me familiarisais avec ces langues modèles, plus \