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 pont des Facultés, car il semble qu'on veuille exiler honorable-
 ment la Faculté des Lettres aux portes de la ville, comme jadis
 Platon prescrivait de reconduire le poète aux frontières de la répu-
 blique. Mais tous ces plans, sans l'exécution desquels les auteurs du
 projet avouent eux-mêmes que ce nouveau local ne saurait convenir,
 quand seront-ilsachevés?Pourquiconque connaît la loi de vitesse des
 travaux publics à Lyon, il n'est pas téméraire d'affirmer que, même
 en admettant une bonne volonté persévérante et continue, il fau-
 drait au moins dix années pour les réaliser, et il est infiniment pro-
 bable que la municipalité, pour utiliser les travaux qu'elle aura fait
 exécuter d'abord dans le Petit-Collège, voudra y installer la Faculté
 bien avant que soient achevés ces travaux complémentaires qui
 doivent en faciliter les abords. En agir ainsi à l'égard de la Faculté,
 ce serait porter contre elle un arrêt de mort. Mais mettons les
 choses au mieux, supposons que le plaD présenté soit d'abord en-
 tièrement achevé, on ne pourra faire que l'emplacement devienne
 central, et la Faculté des Lettres qui ne traîne pas à sa suite un au-
ditoire spécial et obligé, en passant le pont des Facultés, laissera
derrière elle, de l'autre côté, les trois quarts de ses auditeurs. La
 Faculté des Lettres, ainsi que la Faculté des Sciences, a besoin d'une
 position centrale, son avenir est à cette condition. Mieux vaut pour
elle le triste provisoire dans lequel elle languit depuis quatre ans
que l'installation définitive qu'on lui propose. Si rien de plus conve-
nable ne peut lui être offert aujourd'hui, il faut attendre. Parmi les
divers plans soumis à la ville au sujet de la place de la Boucherie-
des-Terreaux, et nous devons signaler ici surtout le plan de M. Rey,
il en est dont l'exécution permettrait à la municipalité de réunir
toutes les Facultés ensemble et de les installer au centre de la ville,
soit dans le bas du Palais St-Pierre, soit dans un nouvel édifice cons-
truit ou en face de l'Hôtel-de-Ville, ou sur la place de la Boucherie.
Cette réunion de toutes les Facultés en un même édifice central
ferait honneur à la seconde ville de France qui doit aspirer à avoir
aussi sa Sorbonne. Elle serait un signe visible et matériel qui prou-
verait à tous, même aux plus incrédules, que depuis quelques
années le goût des sciences et des lettres a fait de grands progrès
dans la ville de Lyon.