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  a dépensé pour le fleuve la 20e partie seulement de ce qu'on dé-
  pense pour la route de terre. Cependant le revenu produit par
  la voie de terre peut être évalué à 30 ou 40,000 francs par an,
  tandis que celui du fleuve s'élève à 600,000, non compris le^
 fermes de la pêche, les droits d'attache, etc.
     Cette disparité deviendrait encore bien plus frappante, si, au
 coût des réparations de la route de terre, j'ajoutais encore les
 frais d'établissement pour l'achat des terrains et la construc-
 tion première, frais qui n'existent pas pour le fleuve.
     Sur la route de terre, les réparations seront d'autant plus
coûteuses, que les voitures qui la parcourent seront plus nom-
breuses et leur marche plus rapide ; mais lefleuvene s'use pas
par la fréquence de la navigation; sur cette route sans cahots,
 les ornières se referment d'elles-mêmes derrière les roues
des bateaux à vapeur.
     Si le lit du Rhône était amélioré, la navigation deviendrait
plus rapide et plus régulière. Chacun des 28 bateaux à vapeur
fait en moyenne 50 voyages par an; il en ferait 70, La re-
monte d'Arles à Lyon exige 40 à 50 heures, on la ferait en
30 à 36 heures. Au lieu de payer' 40 à 45 francs par tonne
pour la remonte, le prix pourrait descendre à 25 ou 30 francs
si la navigation était moins souvent interrompue, et le béné-
fice des entrepreneurs de transport ne serait pas soumis à
tant d'éventualités.
    Après ce parallèle, je crois inutile de mettre en ligne les
dépenses énormes de construction et d'entretien d'un chemin
de fer dont le seul avantage serait une vitesse de quelques
heures en remontant d'Arles à Lyon. Cette vitesse ne pour-
rait compenser le tarif plus élevé du transport. Elle serait
moins avantageuse au commerce qu'agréable aux riches dé-
sœuvrés, lorsque l'envie les prendrait de souper au Palais-
Royal ou de manger des clovisses au Pharo.
   *•'   •   -                                     LORTET.