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taquable par la voix du syllogisme, mais insoutenable si l'on
prend pour juge notre cœur, c'est, selon nous, marcher dans
un chemin tout-à-fait opposé à celui de la vérité.
   Ce qui fait, selon Strauss, l'essence du christianisme, c'est
que cette religion regarde l'homme comme naturellement
incapable de tout bien, c'est qu'elle croit que tout ce qu'il y a
de vraiment grand, de vraiment beau ne peut être acquis que
par Christ. L'auteur, au contraire, est d'avis qu'il est démontré
par la science moderne que l'église chrétienne loin d'être le
seul, n'est pas même le principal moyen de salut. De plus,
Strauss remarque que le christianisme admet dans tous ses
dogmes, une espèce de dualisme en distinguant soigneusement
Dieu et le monde ; en Christ la nature divine et la nature hu-
maine; dans le fidèle, l'esprit humain et le Saint-Esprit; pour
l'homme en général, la vie présente et la vie avenir; dans l'au-
tre monde le salut et la condamnation. Strauss lui-même ré-
duit ce dualisme à l'unité. Il suit de là nécessairement que l'au-
teur se place en dehors du christianisme. Ce n'est pas là «ne
conséquence qu'un esprit d'exclusion nous pousse à tirer. Tout
au contraire, Strauss lui-même ne se déclare franchement et
ouvertement séparé de l'Eglise chrétienne comme philosophe,
que parce que le christianisme lui-même est exclusif. Il avoue
qu'il ne peut croire, dans le sens de l'Eglise, pas même au
symbole apostolique. Il se sent obligé d'en rejeter non pas un
point seulement, mais à cause de leur union intime, tout
l'ensemble des faits et des doctrines qu'il contient, depuis la
conception par le Saint-Esprit et Jésus né de la Vierge
Marie jusqu'à l'Ascension et au second avènement du Sei-
gneur, et qui plus est depuis Dieu le Père et le Créateur jus-
qu'à la résurrection des morts et la vie éternelle. En consé-
quence, Strauss demande à celui qui est parvenu comme lui
à s'élever au-dessus du christianisme de ne plus prendre part,
à la sainte Cène, parce qu'elle se célèbre dans une commu-