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Un poète né dans nos contrées, Berchoux, dans le plus répandu
de ses ouvrages, désigne ainsi notre ville par les deux fleuves qui
l'arrosent (1) :
            Ayez Un beau château dans l'Auvergne ou la Bresse,
            Où près des bords charmants d'où Lyon voil passer
            Deux fleuves amoureux tout prêts à s'embrasser.

  L'auteur d'un ouvrage sur Lyon, que j'ai déjà cité, a dit du
Rhône (2) :
            Dans ces lieux où poussé par son cours foudroyant
            Le Rhône impétueux précipite sa fuite;

et de la Saône dans un autre endroit (3) :
            Promène eu hésitant son onde paresseuse.

Servan de Sugny me paraît avoir imité heureusement les vers de
Scaliger (4), en évitant les défauts que j'y ai fait remarquer (5) :
         Lyon, fier possesseur d'une rive féconde,
         Semble un monde nouveau jeté dans le vieux monde,
         Et, grâce aux arts divers cultivés par ses soins,
         Répond à tous les goûts, comme à tous les besoins.

  Il faut citer encore ces vers de notre célèbre chirurgien M. A.
Petit, dans un poème bien connu de ses compatriotes :
         La Saône avec lenteur caressant sou rivage,
         Du commerce opulent embellit l'héritage;
         Et d'un vallon superbe ornement orgueilleux,
         Semble un fleuve d'Eden, dont la source est aux cieux.


    (1) La Gastronomie, eh. II.
   (2) Voyage pittoresque à Lyon, loin. I, p. 46.
   (5) lbid. tom. II, p. 150.
   (4) Peut-être est-ce une imitation de ces deux vers de Falcounet, qu'on
lisait autrefois à l'Hotel-de-Ville, à la suite de ceux de Scaliger :
            Lugduni quodcumque polest dure mundus habebis :
              Plura pelas, hœc urbs et tibi plura dabit.
  (5) Discours de réception à l'Académie de Lyon, 27 mars 1825.