page suivante »
275 Un poète né dans nos contrées, Berchoux, dans le plus répandu de ses ouvrages, désigne ainsi notre ville par les deux fleuves qui l'arrosent (1) : Ayez Un beau château dans l'Auvergne ou la Bresse, Où près des bords charmants d'où Lyon voil passer Deux fleuves amoureux tout prêts à s'embrasser. L'auteur d'un ouvrage sur Lyon, que j'ai déjà cité, a dit du Rhône (2) : Dans ces lieux où poussé par son cours foudroyant Le Rhône impétueux précipite sa fuite; et de la Saône dans un autre endroit (3) : Promène eu hésitant son onde paresseuse. Servan de Sugny me paraît avoir imité heureusement les vers de Scaliger (4), en évitant les défauts que j'y ai fait remarquer (5) : Lyon, fier possesseur d'une rive féconde, Semble un monde nouveau jeté dans le vieux monde, Et, grâce aux arts divers cultivés par ses soins, Répond à tous les goûts, comme à tous les besoins. Il faut citer encore ces vers de notre célèbre chirurgien M. A. Petit, dans un poème bien connu de ses compatriotes : La Saône avec lenteur caressant sou rivage, Du commerce opulent embellit l'héritage; Et d'un vallon superbe ornement orgueilleux, Semble un fleuve d'Eden, dont la source est aux cieux. (1) La Gastronomie, eh. II. (2) Voyage pittoresque à Lyon, loin. I, p. 46. (5) lbid. tom. II, p. 150. (4) Peut-être est-ce une imitation de ces deux vers de Falcounet, qu'on lisait autrefois à l'Hotel-de-Ville, à la suite de ceux de Scaliger : Lugduni quodcumque polest dure mundus habebis : Plura pelas, hœc urbs et tibi plura dabit. (5) Discours de réception à l'Académie de Lyon, 27 mars 1825.