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çaient à des danses qui exigeaient des mouvements très vifs de toutes les parties du corps et surtout des mains (1). Après avoir fait suivre ces exercices d'un léger repas où ils prenaient seulement autant de pain et de miel qu'il en fallait pour apaiser leur faim, ils se plongeaient dans un nain froid, où leurs membres prenaient un surcroît de vi- gueur. Avant de traiter du régime alimentaire auquel se sou- mettaient les pythagoriciens, de leurs règles de tempérance dont le vulgaire a exagéré l'austérité, il est bon d'entrete- nir le lecteur de la manière dont ils terminaient la journée. Leur chef s'était proposé d'enchaîner à l'ordre et à la ré- gularité, non-seulement leur vie physique, mais encore les actes de leur vie morale. De même qu'il voulait affer- mir par une sage diététique leur organisation, ainsi il avait pour but d'agrandir la sphère des facultés de leur ame par une sorte de gymnastique intellectuelle dont il fut l'inventeur. Les pythagoriciens étaient tenus de repasser dans leur esprit avant de se livrer au sommeil, tout ce qu'ils avaient vu, entendu ou fait pendant la journée. Ils ne se bornaient point à cela, seulement à certaines époques de l'année, leurs récapitulations mnémotechniques em- brassaient une plus grande masse d'événements accomplis dont ils recherchaient la filiation pour arriver à leur point de départ. En se rappelant ainsi toutes les impressions que leur mémoire avait reçues ou qu'ils lui avaient confiées, elle devait ressembler à une galerie de tableaux placés près les uns des autres, où toutes les scènes importantes de leur vie étaient représentées avec les couleurs les plus vives et les plus durables. L'histoire de sa vie que chaque (t) Meiners, loc. cit. p. r33.