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 quelle se pose dans la raison, on avait pas assez tenu compte de l'im-
 portante personnalité de l'amour, aiDsi, et à cause de cela, on avait
 méconnu dans l'homme le véritable caractère de l'amour. On n'avait
 pas compris comment la réalité relative, comment l'homme étudié
 sous ce point de vue, suppose la réalité absolue aussi nécessaire-
 ment qu'étudié du point de vue de la raison, en un mot la psycholo-
 gie, en constatant l'impersonnalité de certaines idées, fournissait les
 preuves d'une raison universelle, immobile, absolue, par consé-
 quent de Dieu en tant que sagesse suprême, mais elle mécon-
 naissait complètement le caractère impersonnel du sentiment, et
 par conséquent, la preuve inductive de Dieu en tant qu'amour.
    Ainsi, ni l'ontologie, ni la psychologie, n'ont sérieusement con-
sidéré jusqu'à présent, dans le sein de Dieu et dans le sein de
l'homme, l'élément qui fait la vie de l'homme et la vie de Dieu,
la science a rejeté l'étude de l'amour. Jusqu'ici, enfin, les phi-
losophes n'ont fait qu'une anatomie incomplète de l'être, et il
s'agissait d'en faire la physiologie.
    Sans porter atteinte au dogme, à la fois rationnel et religieux
de l'égalité des trois éléments de l'absolu, des trois personnes
divines, on peut considérer l'élément qui renferme plus particu-
lièrement le principe dévie de l'être absolu, comme celui dont
l'étude est la plus féconde, c'est lui qui nous révèle les proprié-
tés les plus infinies de l'être divin et de l'être humain, et par
conséquent les rapports les plus importants de Dieu à l'homme
et de l'homme à Dieu. Une philosophie qui assigne à la notion de
î'amour sa véritable place, est celle qui permettra d'expliquer le
plus grand nombre de problèmes, et le plus grand de tous, le
problème de la création.
   Il est une question devant laquelle tous les systèmes sont ve-
nus se briser, c'est ce mystère de la création, de la coexistence
du fini et de l'infini, la question de la distinction des substances;
ce problème est plus redoutable encore que l'autre grand problème
de la valeur objective de nos idées, le problème de la certitude.
Tous les systèmes ontologiques qui ont fait prédominer exclusi-
vement dans la notion d'être, ou la puissance ou la sagesse, c'est-
à-dire tous les systèmes philosophiques, ont été incapables de donner