page suivante »
472 Femme, de là cet hommage rendu par la foule au mérite de l'auteur. Ce brillant succès a probablement entraîné Eugène Sue à persister dans la carrière nouvelle où il s'était engagé ; c'est sous l'influence des éloges qu'il venait de recevoir qu'il a, sans doute, écrit les Mystères de Paris. Il est à peu près impossible de porter un jugement sur l'ensemble d'un ouvrage littéraire dont une partie seulement a été publiée. L'action, nouée à peine et toute incomplète en- core, est enveloppée d'un voile qui la dérobe en quelque sorte à la critique. L'appréciation ne peut porter que sur la forme générale de l'œuvre,, sur les épisodes qu'elle présente, et enfin, sur les intentions morales qui semblent avoir animé l'auteur. C'est seulement à ce point de vue que l'on peut, jusqu'à présent, étudier les Mystères de Paris; c'est à ce point de vue seulement que nous en entretiendrons nos lecteurs. ïî. L'auteur des Mystères de Paris a donné à son roman une portée essentiellement sérieuse et utile. Il a voulu peindre les ignominies elles misères qui souillent ou affligent les diverses classes de la société ; et, sans doute, afin de rendre son œuvre plus saisissante et plus complète, il a pris son point de départ dans les régions les plus infimes de l'ordre social. Dans la première partie de son livre, il a mis en scène des per- sonnages horribles, des tableaux hideux, des mœurs dégoû- tantes ; mais il a su faire pénétrer quelques rayons de soleil dans ces ténèbres immondes. La bienfaisance, la générosité du cœur, la pudeur instinctive, la probité, le dévouement de quelques-uns des héros du drame lugubre développé dans