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est la réalité, que son principe constitutif et vital est l'amour, et
que sa manière d'être, ou sa vie naturelle, est la félicité.
Tel est en le résumant sous la forme dogmatique le système
ontologique développé dans le livre de l'Unité spirituelle ; après
l'avoir déduit des concepts de la raison, l'auteur s'y élève égale-
ment par l'induction en partant de l'observation des faits psycologi-
ques. Et cette observation lui sert en même temps à vérifier la
psycologie qu'il a obtenue par déduction de la science générale
de l'être absolu.
Si nous cherchons maintenant, pour distinguer ce que M. Blanc
Saint-Bonnet a pris à la philosophie antérieure et, ce qu'il y a
ajouté, quels sont les caractères particuliers de son ontologie, cette
méthode même qu'il a suivie nous apparaîtra comme lui étant
tout-à -fait propre et constituant une partie de son originalité;
il l'observe fidèlement dans les moindres détails comme dans les
questions fondamentales, c'est elle qui lui donne l'idée mère de
son livre, la grande idée de l'amour, principe de vie de Dieu et
de l'homme. Cette idée qu'il vient de tirer par la déduction
de la notion primordiale d'être, il y arrivera par sa psychologie,
en constatant au fond du cœur humain l'existence de sentiments
impersonnels d'amour qui supposent objectivement un amour im-
personnel et absolu, de même que les notions impersonnelles de
la raison, supposent une sagesse impersonnelle universelle et ab-
solue.
Telle est donc l'idée génératrice de tout le livre de l'UNITÉ, l'i-
dée d'un amour absolu qui est Dieu, amour qui est à lui-même son
principe de vie, et qui est le principe de vie de tous les êtres
relatifs. Cette idée, par la manière explicative et complète dont
elle est posée, comme par la méthode qui préside à son dévelop-
pement, appartient en propre à M. Blanc Saint-Bonnet. S'il est
conforme en ceci à l'esprit de la révélation chrétienne, comme
philosophe il a ajouté à la science qui manquait d'une ontologie
faite au point de vue de l'amour, et par conséquent de la véri-
table ontologie, puisque la vie de l'être est l'amour. Nous dirons
même que dans l'idée de Dieu, telle qu'elle nous est transmise
par la tradition religieuse, nul n'a si bien déterminé que lui les