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62 pris. La bataille devient alors un épouvantable massacre, l'armée turque est complètement anéantie. Jamais Napoléon n'a remporté de victoire plus prompte et plus terrible. Cet éclatant succès a une immense portée, la conquête de l'Asie en est le prix. Dès lors, en effet, les armées impériales envahissent succes- sivement le continent asiatique sans presque rencontrer de résis- tance. Il semble qu'elles font une promenade militaire dont les ca- pitales de province ou d'empire sont les étapes. L'empereur fait des haltes fréquentes et souvent prolongées pendant que ses armées poursuivent leurs conquêtes. 11 s'occupe à la fois de diriger les opé- rations militaires, d'organiser les pays conquis, et de gouverner ses possessions européennes. La victoire de Jérusalem n'a pas seulement décidé de l'empire turc et de l'avenir de l'Asie, elle a décidé aussi du sort de l'isla- misme. Le croissant abattu ne doit plus se relever, le christianisme régnera désormais partout, les peuples seront unis par une seule et même foi religieuse, comme ils seront soumis à une seule et même domination. A l'ordre de l'empereur, le temple qui conservait reli- gieusement le tombeau de Mahomet est détruit. La ville de la Mecque essaie en vain de s'opposer à la volonté du conquérant ; cette résis- tance est sévèrement punie, un immense incendie dévore cette ville, et la charrue laboure la place où s'élevait la cité révérée des Musul- mans. Dès ce moment, le mahométisme a vécu : le croissant est partout remplacé par le symbole de la religion des chrétiens. IV. Les soins de la conquête n'absorbent pas seuls l'attention de l'em- pereur. Il s'occupe aussi de doter les pays conquis d'améliorations qui transmettent jusqu'aux temps les plus reculés le souvenir de son nom et le témoignage de son génie. L'isthme de Suez est coupé par une immense tranchée, et les deux mers se rencontrent étonnées dans le nouveau do-