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en vertu de la loi même de son être, loi qui n'est point une aveugle
fatalité, loi librement accomplie parce que l'amour implique la li-
berté. Nous disons dans notre langage successif qui ne peut rendre
ni la simultanéité des actes divins ni l'unité des essences divines,
que Dieu contenait la création dans son amour avant de la produire
par sa puissance. Dans un moment d'ineffable amour Dieu conçut
l'homme et le fit à son image, c'est-à-dire, qu'il le fit apte à jouir
de sa propre vie, de la vie absolue, de la vie de l'amour, c'est-à-
dire qu'il le fit selon la loi fondamentale de l'être, c'est-à-dire, enfin,
que la loi vitale de l'homme est la même que la loi vilale de Dieu.
   L'ontologie nous enseigne donc cette double vérité que la loi de
l'être absolu, que la vie de Dieu c'est l'amour, et que la loi de
l'homme est la même que celle de Dieu, parce que la vie de Dieu est
le but de l'homme ; par conséquent l'ontologie renferme le principe
de la morale qui est la science de la loi de l'homme ou de l'être fini,
comme l'ontologie est la science de la loi de l'être infini ou de Dieu ;
la morale est donc une déduction de l'ontologie.
   On remarquera sans doute que dans notre examen nous plaçons la
morale avant la psychologie, ce qui est contraire à l'usage reçu dans
l'Ecole. Les philosophes qui posent la psychologie expérimentale
comme point de départ de toute philosophie, devaient nécessaire-
ment n'aborder qu'après elle l'étude de la morale. Pour nous, dis-
tinguons la morale des sciences qui en dérivent, telles, par exem-
ple, que la politique et l'économique. Certainement l'étude de la
psychologie est indispensable pour l'application de la loi morale,
pour la rédaction des divers articles du code moral ; mais c'est une
erreur de penser que la psychologie renferme le principe de cetto
loi; la véritable notion de l'être relatif, et par conséquent sa loi doit
se tirer de la notion de l'être absolu, c'est-à-dire de l'ontologie.
   La morale fait connaître à l'homme son but et les moyens d'y
parvenir. Quel est le but de l'homme, quel est le but de l'être fini?
L'être en général est à lui-même son but, l'être fini, l'être créé tend
à l'être absolu, car l'être absolu n'a pas pu créer autrement qu'en
vue de l'être, en vue de lui-même; l'homme tend donc à Dieu, car
Dieu a créé l'homme pour qu'il vécut de sa vie, Dieu est le but de
l'homme; l'homme est l'être qui a besoin de Dieu; or, quelle est