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     Par un petit bout de satire
     Venge-toi de tes ennemis.

Le mal vient de ce jour qu'un moine ridicule,
      A sa fureur donnant l'essor,
      Au fond de sa triste cellule,
      Dans son creuset chercha de l'or.
Depuis, Grecs et Latins, reliques du génie,
Autour de lui pressés, n'attirent plus sa main.
      Saisi d'une sombre manie,
Il souffle, il souffle encore : il soufflera demain.
      « De ces travaux j'attends ma gloire, »
      Dit-il, «j'en veux tenir mémoire. »
      Et de salir du parchemin,
Sa plume, avant minuit, n'était guère endormie.
Voilà trente rouleaux barbouillés d'alchimie.
Le vélin manque un jour. Où tracer le progrès
      De ce grand savoir hermétique ?
      Un Alcée était là tout près ;
      Du poète exemplaire unique,
Où respiraient encor ses plaisirs, ses douleurs,
Chant d'amour, chant d'exil, couronne poétique,
      Dont le temps respectait les fleurs.
      Hélas ! le moine en fit sa proie.
      De grand courage il effaça,
      Gratta, polit; tout y passa!
      Travail bien long : mais quelle joie
      De conserver à la postérité
      Cent découvertes qu'il a faites i
Elixirs souverains, admirables recettes,
Panacée, or potable, eau d'immortalité !...
Ah ! maudit charlatan, ah ! des fous le plus triste,
Que de votre savoir les fruits nous sont amers !
Tous vos secrets, misérable alchimiste,
D'Alcéeoude Sapho valaient-ils un seul vers?...
                               PoiiciiAT, do Lausanne,