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 ment habituel de l'harmonie divine dont nous et la nature
 faisons partie (1).
    Pythagore fut donc le premier qui introduisit, dans les
 règles de l'hygiène, la théorie des sensations agréables qui
 sont en même temps éminemment morales, parce qu'elles se
reflètent immédiatement dans les profondeurs de l'âme et la
sollicitent aux nobles élans, bien différents en cela des sensa-
tions purement physiques qui en même temps qu'elles éner-
vent l'organisation, ôtent tout ressort à l'ame. Dans son
voyage en Egypte, il avait pu peut-être juger par lui-même-
des salutaires résultats sur des cerveaux malades d'une pra-
tique des Egyptiens. Aux deux extrémités de l'ancienne
Egypte, dit Pinel, qui était très peuplée et très florissante,
il y avait des temples dédiés à Saturne où les mélancoli-
ques se rendaient en foule, et où des prêtres, profitant de
leur crédulité confiante, secondaient leur guérison prétendue
miraculeuse par tous les moyens naturels que l'hygiène
peut suggérer. Jeux, exercices recréatifs de toute espèce,
institués dans les temples^ images séduisantes exposées de
toute part aux yeux des malades, les chants les plus agréa-
bles, les sons les plus mélodieux charmaient souvent leurs
oreilles; ils se promenaient dans des jardins fleuris, dans
des bosquets ornés avec un art recherché, tantôt on
leur faisait respirer un air frais et salubre sur le Nil, dans
des bateaux décorés et au milieu des concerts champêtres y
tantôt on les conduisait dans des îles riantes, où sous le
symbole de quelque divinité protectrice on leur procurait
des spectacles nouveaux et ingénieusement ménagés et des
sociétés choisies (1). Pythagore appliqua ce régime de vie à


  (i) Madame de Staël.
  (i) De ht manie, p. 184