Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               488
malheureuse fille conserve., au fond du cœur, un ressouvenir
de vertu, il a voulu ranimer cette étincelle précieuse, il a ou-
vert à Fleur-de-Marie la carrière du repentir et de la réhabi-
litation. La pauvre victime de la Chouette est retirée du cloa-
que impur où elle était tombée. Piodolphe la place dans une
ferme près de Paris, sous le patronage d'une digne femme qui
traite Fleur-de-Marie avec une tendresse maternelle. La jeune
fille semble renaître sous l'influence salutaire de la bienveil-
lance dont elle est l'objet. Son cœur se dilate, son front se
relève, sa pensée se moralise, son aine revient à la dignité et
à la vertu.
   C'est en celle situation d'heureux augure que la première
partie des Mystères de Paris laisse Fleur-de Marie. La suite de
l'ouvrage exposera, sans doute, les résultats de l'intéressante
épreuve tentée par Rodolphe. Mais celle épreuve ne porte pas
seulement sur la Goualeuss. elle est tentée aussi sur le Chouri-
neur. Ce malfaiteur extraordinaire, qui se délecte à verser le
sang et qui se ferait scrupule de dérober même un centime,
a obtenu la bienveillance de Rodolphe. Le prince essaye d'ex-
ploiter le bizarre point d'honneur que le Chourincur s'est fait
un devoir d'observer. Il exalte la probité instinctive de l'an-
cien forçat, il l'amène avec adresse à rougir de ses penchants
sanguinaires et à prendre bonne opinion de lui-même; enfin,
il l'éloigné du séjour dangereux de la capitale, et après l'avoir
pourvu d'uu petit pécule, il l'envoie en Algérie diriger une
ferme située au pied de l'Atlas.
   Là encore s'arrête la première partie des Mystères de Pa-
ris; sur ce point encore il reste à connaître quels résultats
aura l'épreuve, et par quelles gradations l'auteur amènera le
succès qu'il veut sans doute motiver.
  Mais c'était là seulement une partie du plan qu'Eugène Sue
voulait développer. Il avait montré comment pourrait s'opé-
rer la réhabilitation pour le coupable repentant, il avait en-
core à montrer comment on pourrait forcer le coupable en-
durci à l'expiation et au repentir. C'est aussi par une scène




                       \