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1-17 tique que Dieu a placé entre lui et l'homme pour nous laisser l'usage de notre liberté que la vue immédiate de l'infini eût irrésistiblement entraînée. Comme la causalité est une puissance spirituelle, faite à l'image de Dieu et n'a point de rapport avec les propriétés étendues, successives et limitées de la matière, la causalité devait posséder un instrument qui ramenât ses volontés aux proportions du fini, qui les formulât, lesréa'isât dans cette nouvelle sphère-, cet instrument mis au service de la volonté pour agir dans le milieu matériel, c'est le corps. De même que la causalité, pour produire des effets dans la sphère matérielle, a reçu un instrument qui la met en rap- port avec elle, ainsi la raison doit être pourvue d'un organe pour appliquer ses notions absolues à l'ordre relatif et servir de lumière à la causalité au milieu de la création. La fonc- tion de cet organe est de connaître, de percevoir les objets limités, finis, divisibles de la matière, pour les révéler â la raison; de là l'intelligence. L'intelligence est donc l'instrument de la raison comme le corps est l'instrument de la causalité. L'intelligence, cet organe de relation avec les choses exté- rieures, doit avoir les facultés particulières ; 1° de percevoir la lumière de la raison, puisque sans elle on ne peut com- prendre la vériîé: cette faculté c'est la perception ; — 2° de ramener les idées infinies de la raison a des formules limitées et finies comme les objets de ce monde: l'imagination; — 3° de rendre l'absolu relatif pour faire descendre les lois uni- verselles à tous les effets qu'elles produisent : la déduction ;— k° de ramener le relatif à l'absolu, pour remonter de la mul- titude des effets à la loi universelle qui les produit : l'induc- tion ; — 5° de rendre l'éternel successif, pour le ramener sous le mode de notre conception dans le temps, de retrouver l'u- nité et l'identité de son moi diversifié par ses actes, e