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51 Cependantle Portugala été soumis comme l'Espagne. L'empereur voit dans cette conquête une occasion de se réconcilier avec son frère Lucien, avec ce frère qu'il a toujours aimé et qui lui a rendu de si éminents services. Une fâcheuse querelle les avait brouillés ; Napo- léon croit de sa dignité de céder le premier. Des négociations con- duites à ce sujet par M. de Las Cases obtiennent plein succès ; les deux frères s'embrassent. Mais l'empereur a mis deux conditions à cette réconciliation désirée : Lucien devient roi de Portugal, sa fille aînée épouse l'ex-roi Ferdinand. De nouvelles délimitations sont assignées aux royaumes auxquels Napoléon vient de donner pour rois deux princes de sa famille. Le Portugal cède à l'Espagne les provinces de Braga et de Tras-los-Mon- tes; le Duero séparera désormais les deux pays. L'Espagne cède la Catalogne à la France. Dès ce moment l'empereur domine directement ou indirectement sur tout le continent européen. Il peut s'occuper enfin de l'Angle- terre que toujours il rencontre sur sa route, et dont ses victoires n'ont pu abattre l'orgueil ni comprimer l'ambition. II. L'Angleterre partout vaincue sur terre par les armes françaises, l'Angleterre, expulsée du continent européen, domine encore sur les mers. Retranchée dans son île, elle défie les aigles impériales et continue avec acharnement sa lutte et ses haines. Depuis longtemps Napoléon a résolu de dompter et de punir celte implacable ennemie ; l'heure est enfin venue d'exécuter cet acte de haute justice politique. Tout a été silencieusement préparé : une flotte nombreuse composée de vaisseaux portant tous les pavillons du continent est réunie sur l'Elbe, de Hambourg à la mer ; deux cent mille hommes soDt campés dans la Westphalie et dans le Mecklembourg ; un immense matériel est prêt à être embarqué sur une quantité prodigieuse de navires de transport. L'Angleterre, qui veille avec une attentive anxiété sur cesprépa-