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 chaîne... pour garantir la société de la rage, que faire? le livrer
 au bourreau ?
     — Mais, c'est dooc ma mort que vous voulez? s'écria !c bri-
gand; c'est donc ma mort?
     — La mort?... ne l'espère pas... lu es si làche^ lu la crains
tant... la mort... que jamais lu ne la croirais imminente ! Dans
ton acharnement à vivre, dans ion espérance obstinée, lu
échapperais aux angoisses de sa formidable approche ! Espé-
rance slupide, insensée!... il n'importe... elle le voilerait
l'horreur expialrice du supplice ; lu n'y croirais que sous l'on-
gle du bourreau! ei alors, abruli p a r l a terreur, ce ne sérail
plus qu'une masse inerte, insensible, qu'on offrirait en holo-
causte aux mânes de tes victimes... Cela ne se peut pas .. lu
aurais cru le sauver jusqu'à la dernière minute... Toi, mons-
t r e . . . espérer? Comment! l'espérance viendrait suspendre ses
doux et consolants mirages aux murs de Ion cabanon, jusqu'à
ce que la mort ait terni la prunelle?... Allons donc! le vieux
Satan rirait trop!... si lu ne le repens pas,je ne veux plus que
lu espères dans celte vie.
  — Mais qu'es Ice que j'ai fait à c e t h o m m e ? . . . qui est-il, que
veut il de moi? où suis-je?... s'écria le Maître d'école presque
dans le délire.
  Rodolphe conlinua :
   — Si, au conlraire, lu bravais effrontément la mort,il ne
faudrait pas non plus te livrer au supplice... Pour toi, i'écha-
faud serait un sanglant tréteau où, comme tant d'autres, tu
ferais parade de la férocité, où, insouciant d'une vie misérable,
tu damnerais ton ame dans un dernier blasphème!... Il ne
faut pas cela non plus... Il n'est pas bon au peuple de voir le
condamné badiner avec le couperet, narguer le bourreau, et
souffler, en ricanant, sur la divine étincelle que le Créateur
a mise en nous... C'est quelque chose de sacré que le salut
d'une ame. Tout crime s'expie et se rachète, a dit le Sauveur,
mais pour qui veut sincèrement expiation et repentir. Du tri-