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497 Les deux hommes firent tomber les liens du Maître d'é- cole. Il se leva brusquement, fit un pas en tendant ses mains d e - vant lui, puis retomba dans son fauteuil en levant les bras au ciel. — David, donnez-lui ce portefeuille, dit Rodolphe. Le nègre mil dans les mains tremblantes du Maître d'école un petit portefeuille. — Il y a, dans ce portefeuille, assez d'argent pour l'assurer un abri et du pain jusqu'à la fin de tes jours. Maintenant, lu es libre, va-l-en et repens toi; le Seigneur est miséricordieux. — x4veugle!... répétait le Maître d'école en tenant machi- nalement le portefeuille à sa main. — Ouvrez les portes... qu'il parle! dit Rodolphe. On ouvrit les portes avec fracas. — Aveugle!... aveugle !!... aveugle!!! répéta le brigand anéanti. Mon Dieu, mon Dieu !... c'est donc bien vrai ! — Tu es libre... lu as de l'argent... va-l-en! — Mais je ne puis m'en aller, moi !! Comment voulez-vous que je fasse? je n'y vois plus!!., s'écria-t-il avec désespoir" C'est un crime affreux que d'abuser ainsi de sa force p o u r . . . — C'est un crime d'abuser de sa force !.. répéta Rodolphe en l'interrompant d'une voix solennelle. Et toi, qu'en as-lu fait de ta force ? . . . — Oh! la mort... Oui, j'aurais préféré la mort! s'écria le Maître d'école. Etre à la merci de tout le monde... avoir peur de lout!... Un enfant me battrait maintenant... ÎQue faire?... Mon Dieu! mon Dieu! que faire?... — Tu as de l'argent... — On me le volera! dit le brigand. — On te le volera!.. Entends-tu ces mots que lundis avec crainte, toi qui as volé?.. — Pour l'amour de Dieu, dit le Maître d'école d'un air s u p - pliant, que quelqu'un me conduise!.. Comment vais-je faire 32