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   Les deux hommes firent tomber les liens du Maître d'é-
cole.
   Il se leva brusquement, fit un pas en tendant ses mains d e -
vant lui, puis retomba dans son fauteuil en levant les bras au
ciel.
   — David, donnez-lui ce portefeuille, dit Rodolphe.
   Le nègre mil dans les mains tremblantes du Maître d'école
un petit portefeuille.
   — Il y a, dans ce portefeuille, assez d'argent pour l'assurer
un abri et du pain jusqu'à la fin de tes jours.
   Maintenant, lu es libre, va-l-en et repens toi; le Seigneur
est miséricordieux.
   — x4veugle!... répétait le Maître d'école en tenant machi-
nalement le portefeuille à sa main.
   — Ouvrez les portes... qu'il parle! dit Rodolphe.
   On ouvrit les portes avec fracas.
   — Aveugle!... aveugle !!... aveugle!!! répéta le brigand
anéanti. Mon Dieu, mon Dieu !... c'est donc bien vrai !
   — Tu es libre... lu as de l'argent... va-l-en!
   — Mais je ne puis m'en aller, moi !! Comment voulez-vous
que je fasse? je n'y vois plus!!., s'écria-t-il avec désespoir"
C'est un crime affreux que d'abuser ainsi de sa force p o u r . . .
   — C'est un crime d'abuser de sa force !.. répéta Rodolphe en
l'interrompant d'une voix solennelle. Et toi, qu'en as-lu fait
de ta force ? . . .
   — Oh! la mort... Oui, j'aurais préféré la mort! s'écria le
Maître d'école. Etre à la merci de tout le monde... avoir peur
de lout!... Un enfant me battrait maintenant... ÃŽQue faire?...
Mon Dieu! mon Dieu! que faire?...
   — Tu as de l'argent...
   — On me le volera! dit le brigand.
   — On te le volera!.. Entends-tu ces mots que lundis avec
crainte, toi qui as volé?..
    — Pour l'amour de Dieu, dit le Maître d'école d'un air s u p -
pliant, que quelqu'un me conduise!.. Comment vais-je faire
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