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  dans les rues?.. Ah! tuez-moi! tenez, tuez-moi!., je vous le
  demande par pitié, tuez-moi!
        — Non, un jour tu le repentiras...
        — Jamais!... jamais je ne me repentirai!., s'écria Se Maî-
  tre d'école avec rage. Oh ! je me vengerai, allez ! je me venge-
  rai...
       Et, grinçant les dents de rage, il se précipita hors du fau-
  teuil, les poings fermés et menaçants.
       Au premier pas qu'il fit, il trébucha.
       — Non... non... je ne pourrai p a s ! . . . et être si fort pour-
 tant!... Ah! je suis bien à plaindre... personne n'a pitié de
 moi, personne!
      Et il pleura
      Il est impossible de peindre l'effroi, ia stupeur du Chouri-
 neur pendant celle scène lerrible ; sa sauvage cl rude figure
 exprimait delà compassion. Il s'approcha de Psodolphe, et lui
 dit à voix base :
      — Monsieur Rodolphe, il n'a, peut-être, que ce qu'il
 mérite... c'était un fameux scélérat !.. Il a voulu aussi
 nie tuer tantôt; mais maintenant il est aveugle, il pleu-
r e . . . Tenez, il me fait de la peine... Il ne sait comment s'en
aller, il peut se foire écraser dans les rues, voulez-vous que
je le conduise quelque part où il pourra êlre tranquille au
moins?
     — Bien, dit Rodolphe, ému de cette générosité et prenant
la main du Chourineur, bien... va.
     Le Chourineur s'approcha du Maître d'école et lui mit la
main sur l'épaule.
    Le brigand tressaillit.
  — Qui me touche? — dit-il d'une voix sourde
  — Moi...
  — Qui, loi ?...
  — Le Chourineur.
  — Tu viens aussi te venger, n'est-ce pas.