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vera la honle de l'échafaïul ; on dira que vous avez étéj tue
dans une allaque à main armée.... Préparez-vous... les armes
sont chargées.
   La physionomie de Piodolphe élait implacable...
   Le Maître d'école avait remarqué, dans une pièce précé-
dente, deux hommes armés de carabines... son nom était con-
nu ; il pensa, en effet, qu'on allait se débarrasser de lui pour
ensevelir dans l'ombre ses derniers crimes, et sauver ce nou-
vel opprobre à sa famille.
   Comme ses pareils, cet homme était aussi lâche que féroce.
Croyant son heure arrivée, il trembla convulsivement, seslè-
rres blanchirent; d'une voix étranglée il cria :
   — Grâce!!..
   — Il n'y a pas de grâce pour vous, dit Rodolphe. Si l'on
ne vous brûle pas la cervelle ici, l'échafaud vous attend...
   — J'aime mieux l'échafaud... Je vivrai, au moins, deux ou
trois mois encore... Qu'est-ce que cela vous fait, puisque je
serai puni ensuite?... Grâce!... Grâce!...
   — Mais votre femme... mais voire fils... ils portent votre
nom...
   — Mon nom est déjà déshonoré... Quand je ne devrais
vivre que huit jours, grâce!... d'ailleurs, la Loi défend de se
faire justice soi-même, reprit le Maître d'école avec assurance.
   — La loi! s'écria Rodolphe, la l o i ! . . Vous osez invoquer
la loi, vous qui, depuis vingt ans, vivez en révolte ouverte et
armée contre la société?...
   Le brigand baissa la tête sans répondre, pr.is il dit d'un ton
plus humble :
   — Au moins, laissez-moi vivre, parpilié! faites-moi seule-
nient arrêter comme coupable du crime d'aujourd'hui; ne
parlez pas de l'autre.., laissez-moi la chance de sauver ma
lêle...
   — Tu venx donc vivre?
   — Oui! oui! qui sait?... On ne peut pas prévoir ce qui ar-
rivera, dit involontairement le brigand.