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492 Il songeait déjà à la possibilité d'une nouvelle évasion. — Tu veux vivre à loutprix? — Oh! oui, vivre, vivre!... quand ce serait à la chaîne! pour un mois, pour huit jours.,. Ob! que je ne meure pas là , à l'instant !... — Confesse tous tes crimes, lu vivras. — Je vivrai? bien vrai ?... je vivrai?... — Ecoule : par pitié pour ta femme, pour ton fils, je veux le donner un sage conseil : meurs aujourd'hui , meurs... — N o n ! non ! ne revenez pas sur voire promesse... laissez- moi vivre... l'existence la plus affreuse, la plus épouvantable, n'estrien auprès de la mort... — Tu le Veux? — Oui! oui!... — Tu le veux ? — Oh ! je ne m'en plaindrai jamais!... et si vous étiez assez généreux pour ne pas me livrer à la juslice, je vous donnerai ma parole d'honneur de ne pas recommencer. — Tu vivras... el je ne le livrerai pas à la justice. — "Vous me pardonnez ? s'écria le Maître d'école, ne croyant pas à ce qu'il entendait, vous me pardonnez? — Je lej'iige... el je le punis! s'écria Rodolphe d'une voix Ion- nanle. Je ne le livrerai pas à la justice, parce que tu irais au ba- gne ou à l'échafaud,elil ne faut pas cela... non, il ne le faut pas!... Au bagne ? pour dominer encore cette tourbe par la forceet ta scélératesse! pour satisfaire encore les instincts d'oppression brutale !.. Au bagne? non ! non ! Ton corps de fer défie les fati- gues de la chiourme et le bûlon des argousins. El puis les chaînes se brisent, les murs se percent, les remparts s'escala- dent; quelque jour tu romprais ton ban pour te jeter de nou- veau sur la société, eomm:», une bête féroce enragée, marquant ton passage p a r l a rapine e l p a r le meurtre... car rien n'est à l'abri de la force el de ion couteau; et il ne faut pas que cela soit.,, non, il ne le faul pas! Puisqu'un bagne tu briserais la