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   Il songeait déjà à la possibilité d'une nouvelle évasion.
   — Tu veux vivre à loutprix?
  — Oh! oui, vivre, vivre!... quand ce serait à la chaîne!
pour un mois, pour huit jours.,. Ob! que je ne meure pas là,
à l'instant !...
  — Confesse tous tes crimes, lu vivras.
   — Je vivrai? bien vrai ?... je vivrai?...
  — Ecoule : par pitié pour ta femme, pour ton fils, je
veux le donner un sage conseil : meurs aujourd'hui ,
meurs...
  — N o n ! non ! ne revenez pas sur voire promesse... laissez-
moi vivre... l'existence la plus affreuse, la plus épouvantable,
n'estrien auprès de la mort...
   — Tu le Veux?
  — Oui! oui!...
   — Tu le veux ?
  — Oh ! je ne m'en plaindrai jamais!... et si vous étiez assez
généreux pour ne pas me livrer à la juslice, je vous donnerai
ma parole d'honneur de ne pas recommencer.
   — Tu vivras... el je ne le livrerai pas à la justice.
   — "Vous me pardonnez ? s'écria le Maître d'école, ne croyant
pas à ce qu'il entendait, vous me pardonnez?
   — Je lej'iige... el je le punis! s'écria Rodolphe d'une voix Ion-
nanle. Je ne le livrerai pas à la justice, parce que tu irais au ba-
gne ou à l'échafaud,elil ne faut pas cela... non, il ne le faut pas!...
Au bagne ? pour dominer encore cette tourbe par la forceet
ta scélératesse! pour satisfaire encore les instincts d'oppression
brutale !.. Au bagne? non ! non ! Ton corps de fer défie les fati-
gues de la chiourme et le bûlon des argousins. El puis les
chaînes se brisent, les murs se percent, les remparts s'escala-
dent; quelque jour tu romprais ton ban pour te jeter de nou-
veau sur la société, eomm:», une bête féroce enragée, marquant
ton passage p a r l a rapine e l p a r le meurtre... car rien n'est à
l'abri de la force el de ion couteau; et il ne faut pas que cela
soit.,, non, il ne le faul pas! Puisqu'un bagne tu briserais la