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4S5 inclinations perverses dont ton! homme apporte, en naissant, le germe dans son cœur? Quels moyens prend-on pour leur faire pratiquer le bon et le juste ï... On a des écoles, mais on souffre qu'elles soient désertes. Et pourtant l'école , c'est le palladium de l'avenir d'une nation, c'est le préparateur le plus sûr de la civilisation, de l'ordre et de la prospérité. Car, l'école donne l'habitude du travail, inculque le goût do la lecture et le désir de l'instruction, façonne l'ame à la disci- pline de la morale, prédispose à l'intelligence des devoirs civiques. L'école, enfin, c'est la consolidation de l'avenir par l'amélioration du présent. Que l'on force donc les parents à envoyer leurs enfants à l'école. Qu'on les y force sous des peines sévères ; et si, pour s'excuser d'obtempérer à cette impérative loi, ils allèguent les charges que leur impose l'entretien de leur famille, que l'état pourvoie, à ses frais, à l'instruction et à l'entretien de l'enfant. Celle dépense, intelligemment organisée, serait bien moindre en réalité qu'on ne serait tenté de le croire. Elle ne serait pas improductive, d'ailleurs ; le pays gagnerait en m o - ralisation et en tranquillité intérieure une large compensation de cette charge nouvelle. Il vaudrait certes mieux utiliser ainsi une partie des ressources du budget que de les employer à pensionner de coûteuses sinécures! Le pays en retirerait de bien plus grands avantages. Au lieu de celle désirable organisalion, qu'avons-nous au- jourd'hui? Des écoles ouvertes gratuilcinenl à lous ceux qui veulent les fréquenter, mais que lous ne fréquentent pas. La loi tolère celte indifférence coupable pour les bienfaits de l'instruction ; elle sévit seulement contre l'enfant que l'igno- rance et l'oisiveté ont conduit au désordre et au vagabondage. Alors, et pourvu toutefois que la tendresse aveugle des pa- rents n'intervienne pas, la loi condamne le jeune vagabond à être renfermé pendant quelques années dans une maison de correction. Celle mesure ne produit pas, en général, les heu- reux effets espérés par le législateur. Presque toujours une