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   « Dis donc, la Chouette..., Pégriotle mange Ion fonds!
   — Oh! tonnerre! ça va chauffer... ça va chauffer, dit le
Chourineur, singulièrement intéressé. Pauvre petit rat! quel
tremblement quand la Chouette s'est aperçue d e ç à , hein!
   — Comment t'es-tu tirée de là, ma pauvre Goualeusei' dit
Rodolphe aussi intéressé que le Chourineur.
   — Ah dame! ça été d u r ; seulement ce qu'il y avait do
drôle, ajouta Fleur-de-Marie en riant» c'est que la borgnesse,
tout en enrageant de me voir manger ses sucres d'orge, ne
pouvait pas quitter sa poêle, car sa friture était bouillante.
   — Ah!... ah!... a h ! ..c'est vrai. En voilà une position dif-
ficile! s'écria le Chourineur, en riant aux éclats.
   Après avoir partagé l'hilarité du bandit, Fleur-de-Marie re-
prit:
   — Ma foi! moi, en pensant aux coups qui m'attendaient, je
me dis: tant pis! je ne serais pas plus battue pour trois que
pour un. Je prends un troisième bâton ; et, avant de le man-
ger, comme la Chouette me menaçait encore de loin avec sa
grande fourchette de fer, austi vrai que voilà une assiette, je
lui montre le sucre d'orge, et je le croque à son nez.
   — Mais la Chouette a dû t'écorcher vive après ce coup là.
   — Sa friture finie, elle vient à moi... On m'avait donné
trois sous d'aumône, et j'avais mangé pour six... Quand la
borgnesse m'a prise par la main pour m'emmener, j'ai cru que
j'allais tomber sur la place, lant j'avais peur... je me rappelle
ça comme si j'y étais... car justement c'était dans le temps du
jour de l'an. Enfin, la soirée finit; quoique en plein hiver, je
n'avais qu'une mauvaise guenille de robe de toile, ni bas, ni
chemise, et des sabots aux pieds! il n'y avait pas de quoi étouf-
fer, n'est-ce pas ? Eh bien ! quand la borgnesse m'a pris la
main, je suis devenue tout en nage. Ce qui m'effrayait le plus
c'est qu'au lieu de jurer, de tempêter, la Chouette ne faisait
que marronner tout le long du chemin entre ses dents... seu-
lement elle ne me lâchait pas, et me faisait marcher si vite, si
vite, qu'avec mes petites jambes j'étais obligé de courir pour