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47 ô H I S T O I R E DE LA GOUALEUSB. — Commençons d'abord par le commencement, dit le Chourineur. — Oui..., tes parents ? reprit Rodolphe. — Je ne les connais pas, dit Fleur-de-Marie. — Ah! b a h ! lit le Chourineur. — El qui est-ce qui l'a élevée ? demanda Rodolphe. — Je ne sais p a s ! . , du plus loin qu'il m'en souvient,j'avais bien, je crois, sept à huit ans, j'étais avec une vielle borgnesse qu'on appelait la chouette, parce qu'elle avait un nez crochu, un œil vert tout rond, et qu'elle ressemblait à une choutHe qui aurait un œil crevé. La borgnesse me faisait vendre, ie soir, du sucre d'orge sur le Pont-Neuf; manière de demander l'aumône... Quant je n'apportais pas au moins dix sons en rentrant, la Chouette me battait, au lieu de me donner à sou- per. — Je comprends, ma fille, dit le Chourineur, un coup de pied en guise de pain, avec des calottes pour mettre dessus. — Oh! mon Dieu, oui... — El lu es suie que celte femme n'était pas ta mère? de- manda Rodolphe. — J'en suis bien sûre. La Chouette me l'a assez reproché d'être sans père ni mère! Elle me disait toujours qu'elle m'a vail ramassée dans la rue. — Ainsi, reprit le Chourineur, tu avais" une danse*1 pour fricot, quand lu ne faisais pas une recette de dix sous. — Un verre d'eau par là -dessus, et j'allais grelotter Houle la nuit dans une paillasse étendue par terre, cl dans laquelle la borgnesse avait fait un trou pour me fourrer. Lejlendemain matin, la borgnesse me donnait la même ration pour déjeu- ner que pour souper, et j<: «n'en allais à Monlfaucon chercher