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474 l'ame généreuse el noble, l'intelligence riche et élevée, le ca- ractère Fort et résolu. Un enchaînement d'événements tels qu'il en arrive trop souvent dans les quartiers que Rodolphe veut explorer, le conduise, en compagnie d'un forçat el d'une fdle publique, dans un de ces estaminets de bas étage, hantés seulement p.:r des repris de justice et des prostituées. Le forçat libéré est un ancien soldat, qui entend l'honneur à sa manière. Jamais il n'a volé; mais il aime l'odeur et la vue du sang. La moindre ré- sistance à sa volonté l'irrite; quand il est en colère, il voit rouge; sa fureur ne connaît plus de bornes, il faut qu'il frappe. Ce funeste penchant l'a conduit au bagne et loi a mérité le surnom de Chourineur, mot d'argot qui veut dire donneur de coups de couteau. La malheureuse qui accompagne Rodolphe et l'ancien forçat, est une jeune fille âgée de seize ans à peine, donl la remarquable beauté a conservé, au milieu même do la dépravation, un caractère louchant d'innocence et de can- deur. Cette jeune fille est appelée tantôt Fleur de Varie, tan- tôt la Goualeuse. Ces deux noms sont empruntés à l'argot. Le premier veut dire la vierge, le second veut dire la chanteuse. Ils sont un hommage rendu, l'un à la beauté angélique, l'au- tre à la douce voix de la jeune fdle. Rodolphe, Fleur de Marie e l l e Chourineur sont assis à une table de l'estaminet. Ils boivent ensemble; et, pour passer le temps, chacun d'eux raconte l'histoire de sa vie. Nous pensons que nos lecteurs liront avec intérêt l'histoire des premières années de fleur-de-Marie. Nous la transcrivons ici pour donner une idée de l'attrait que l'auteur a su jeter sur les scènes repoussantes et pénibles qu'il avait entrepris de présenter au public.