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l'itisloire de la Calotte (par l'abbé de Margon, l'abbé Desfonlai-
nes, Aymon, Gacon et autres); Basles, chez les héritiers de
Urandmyller, 1725, in-b°. — Nouvelle édition, Moropolis,
1739, 4 volumes petit in-12. (1)
Le régiment delà Calotte se forma à la cour de France sur
la fin du règne de Louis XIV et pendant la Régence. Aymon,
portemanteau du roi, et frère d'un protestant réfugié en Hol-
lande, lequel a publié quelques ouvrages, Aymon, qui mou-
rut le 5 mai 1734, fut, avec deïorsac, exempt des gardes du
corps, le fondateur de ce régiment imaginaire. Les brevets
que l'on délivrait à ceux qui en étaient membres, furent une
arme que Mo m us joignit à ses hochets et à sa marotte pour
corriger, s'il était possible, les ridicules de quelques person-
nes de la cour. Louis XIV, malgré sa gravité, approuva une
invention qu'il regardait comme utile, et soutint Aymon con-
tte les parties intéressées. Sous le Régenl, qui riait de tout,
les enrôlements se multiplièrent, et le régiment devint pres-
que complet. On se servit des brevels pour attaquer quelques
auteurs dont le mérite était terni par une insupportable va-
nité, eu bien dont les titres n'étaient pas merveilleusement
établis; des dévols soupçonnés d'hypocrisie; des artistes qui
s'étaient fait lympaniser par leur fatuité ou par d'insignes bé-
vues; des hommes en place qui avaient fait des fautes mille
fois plus dangereuses ; des hommes et des femmes d'une vertu
plus que suspecte, et bien d'autres misères de la société. Jus-
qu'alors on avait ri de ces piquantes et ingénieuses calottes,
où leurs auteurs avaient souvent mis tout le sel d'Aristophane
et toute la causticité de Lucien. Peu à peu le fond des plai-
santeries s'épuisa, les lecteurs commencèrent à se lasser, et
sous le gouvernement plus austère du cardinal de Fleury on
vil entièremenl cesser la fabrique de ces brevels, que leurs
derniers auteurs, qui n'avaient pas le mérite des premiers,
avaient en vain cherché à soutenir par la seule et Iriste res-
(1) Barbier, Dict. des Anonymes.