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  L'architecture rellète les caprices et les exigences      de chaque    époque.
Aussi a-t-elle, cette année, à l'exemple de la révolution de juillet, mis de côté
et dans l'ombre ceux que la Restauration avait placés au premier rang. Notre
salle actuelle est tout-à-fait démocratique.
  A travers le concert d'éloges dont M. Dardel est l'objet, nous sera-t-il pos-
sible de faire entendre notre voix jusqu'à lui. Nous estimons son talent autant
que nous aimons sa personne; à ce double titre, nous lui devons toute la vé-
rité. Nous lui signalerons donc quelques défauts qui nous semblent de nature
à pouvoir être modifiés par la suite : de ce nombre sont les cartouches fond
rouge avec les noms de nos illustrations scéniques ; le système d'ornemen-
tation où tous les genres sont employés depuis la Renaissance jusqu'au rococo
de la fin de Louis X V , pour arriver au grec Percier et Fontaine de l'Empire,
au travers d'un assez grand abus de la couleur. Ainsi, ce sont des portes
vert clair à moulures roses,      des   panneaux jaunes avec plinthes grises,
le tout s'enlevant sur des fonds d'un ton rouge un peu trop dur pour         être
chaud. De tout ce mélange, nous devons le dire, il résulte pourtant quelque
chose d'assez brillant, et qui, s'il est permis quelque part, doit l'être dans une
salle de spectacle.
  Nous n'avons plus à faire qu'une seule observation, elle est relative aux
armoiries de notre ville. Pourquoi M . Darde!, non content de leur avoir
adjoint, au lieu de riches lambrequins, deux gros amours à ailes et à cein-
tures dorées, a-t-il laissé   subsister le chef d'azur, qui n'est plus qu'une
hérésie héraldique, depuis la suppression des fleurs de lis ? Ou retranchez
le chef, ou rétablissez les fleurs de lis. L'un ne veut rien dire sans l'autre.
Dans tous les cas, le chef doit toujours occuper le tiers         de l'écu' et ne
peut être réduit aux mesquines proportions de celui dont nous parlons,
sans attester un grand mépris pour la science honorable du blason.
  C'est là, comme on le voit, de la critique de détails ; nous n'avons qu'à
louer l'Å“uvre de M . Dardel, prise dans son ensemble.
  Nous rendrons prochainement justice aux "décors de M . Savette,            ainsi
qu'aux artistes d'élite que renferme la troupe de M . Sirand, et nous nous
occuperons à l'avenir    de nos théâtres au double point de vue de la cri-
tique littéraire et de la morale publique.


  La publication de la Bibliothèque philosophique de Charpentier fait un heu-
reux contraste avec tant de fades ou dangereuses publications qui énervent les
esprits ou corrompent les mœurs. En réunissant dans quelques volumes à bon
marché les chefs-d'œuvre de la philosophie moderne, bien peu de personnes, à
cause de leur rareté ou de leur prix élevé, pouvaient réussir à se les procurer,