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430 Sa juger dans son ensemble, que l'architecte ait dit son dernier mot. Mais nous joindrons de suite nos éloges à ceux que la presse a déjà donnés à l'élégance mo- numentale de la salle des Pas-Perdus, tout en reconnaissant qu'en hiver on ne pourra pas en supporter la température. Nous voudrions voir disparaître des parois latérales ces lourds caissons simulant le marbre, et dont le stuc vert, noir et rouge fatigue l'œil par un trop brusque contraste de tons. Les caractères em- ployés pour désigner les différentes chambres, sont trop forts, manquent de sé- vérité, et nuisent aux autres détails, en absorbant trop l'attention. Nous reproduirons ici l'appréciation que le Moniteur Judiciaire a donnée des trois salles d'audience récemment inaugurées : « La première chambre civile où se plaident les audiences les plus solen- nelles et où se tiennent les séances d'apparat, surpasse les deux autres eu éten- due. C'est un carré long dont le périmètre est formé d'un double étage de pilas- tres en marbre, les entrecolonnemcnls sont revêtus de boiseries sobrement travaillées mais assemblées avec goût, les panneaux sont tendus de damas vert, et encadrés de baguettes dorées. L'estrade où siègent les juges et autres agen- cements sont convenablement traités. Le plafond est en chêne sculpté et orné dans toute l'étendue de sa surface de caissons à rosaces dorées ; il offre un as- pect vraiment splendide. Les détails de cette salle, examinés successivement, présentent peu de prise à la critique, et cependant l'ensemble n'est pas saisis- sant, et l'on regrette que tant de travail et de richesse ne produise qu'un aussi médiocre effet. u La seconde chambre civile et la chambre de la police correctionnelle sont de formes et de dimensions exactement semblables. Là , pas de marbres ciselés, pas de dorures. Toute la décoration consiste en boiseries d'un bon style dont les teintes austères sont tempérées par des tentures de damas bleu de ciel foncé et cramoisi. « Il faudrait plus de temps et d'espace qu'il ne nous en reste pous nous occu- per avec quelques détails de la salle de spectacle que M. Dardel, architecte de la Ville, vient de nous livrer après une complète et. rapide métamorphose. Plus spacieuse que l'ancienne, elle est d'un aspect grandiose et agréable, et si elle n'offre pas la sévère unité de son aînée, en revanche elle a, dans sa dis- position générale, une certaine recherche de confortable qui sera d'autant plus appréciée que jusqu'ici nous avons été peu gâtés sous ce rapport. L'aristocratie, tout-à -fait reléguée dans l'obscurité, ne trouvera plus ce double rang de loges d'un si heureux effet quand il était rempli d'élégantes parures et de jolies femmes, mais la classe bourgeoise, pour qui tout a été sacrifié, n'aura que des remerciments à adresser à l'architecte pour la commodité des places et leur bonne disposition.