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426 Nous partageons tous le vœu et l'espoir que vous avez exprimé si énergique- ment. Puisse un lien toujours plus intime unir l'Allemagne et la France ! Puis- sent les deux nations apprendre à se connaître de mieux en mieux et s'apprécier l'une l'autre avec un esprit dégagé des vieux préjugés ; puisse chacune d'elles, fidèle à son caractère et en suivant les tendances de son esprit propre, marcher en avant dans lavoie que ta Providence lui a tracée. Le lien d'estime réciproque qui naîtra de relations chaque jour plus intimes, ne pourra que fortifier l'union entre les deux peuples. Croyez-le bien, c'est avec le plus vif intérêt que nous suivons de l'œil ces nobles et grandioses efforts de la science allemande, cette consciencieuse fit énergique persévérance à arriver à la vérité, but suprême de tout savoir hu- main. Depuis longtemps déjà les préjugés des vieux temps se sont effacés de l'esprit des peuples ; le progrès ne tardera pas à en faire disparaître les derniers vesti- ges. C'est là notre espoir, notre foi, notre désir ! Tout ce qui tendait autrefois à diviser les peuples, la diversité du langage, des besoins et du caractère, aura désormais pour effet de les rapprocher plutôt que de les séparer ; car ils reconnaîtront chaque jour davantage que les membres de la grande famille européenne doivent contribuer réciproquement à leur amé- lioration, et qu'une communauté d'efforts est seule capable de les ramener à la solution des questions ardues que l'humanité rencontre à chaque pas dans la carrière du progrès. Qu'il me soit donc permis, en réponse à votre amical toast ù la France, d* porter un toast non moins cordial ù C Allemagne. Votre serviteur a pris aussi la parole : Notre célèbre naturaliste Elie de Beanmont, impartial comme la science, s dit dans sa Description géologique de la France : « Le Rhin, fleuve navigable^ est destiné à réunir les populations qui couvrent ses deux rives, bien plutôt qu'à les diviser. La belle plaine qui s'étend de Bà le à Mayence forme une des régions les plus naturelles, et faire une frontière de ce fleuve, c'est désunir ce que la nature avait uni. » Oui, cette belle vallée, qui a donné au monde Erwin, Gutenberg et Cuvier, est ouverte aux rapports industriels et scientifique des peuples. Les inondations du Rhône et l'incendie de Hambourg ont habitué ces deux sœurs, l'Allemagne et la France, à une assistance mutuelle dans le malheur. Aujourd'hui elles ne veulent plus lutter que pour le bien-être de l'humanité et la propagation des connaissances humaines. A la prospérité croissante de l'Allemagne et delà France, qu'elles continuent à éclairer le monde comme les deux brillantes constellations de la science l