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que toutes les nations de l'univers, unies par ce lien commun, doivent non seu-
lement apprendre à se connaître les unes les autres, mais encore s'enlr'aider
dans leur développement et leur perfectionnement. La différence des pays et
des événements historiques, ainsi que les besoins de l'administration, exigent
que le genre humain se divise en groupes séparés pour le règlement des affaires
politiques et économiques. Mais vous, Messieurs, vous nous avez fait voir,
par votre bienveillante invitation et votre cordial accueil, que la division du
globe en provinces et en pays divers n'a point détrait le lien général.
    Plus la civilisation avance et progresse, plus le cercle des communautés hu-
 maines croît et s'étend, plus aussi nous sentons le besoin de voir le genre hu-
main former spirituellement et scientifiquement un ensemble d'intelligences.
C'est dans ce sens que je rends hommage au cosmopolitisme, sans renoncer pour
cela à mou amour pour la patrie, sans cesser d'être fier d'appartenir à ce groupe
distingué de l'humanité qui s'appelle la nation germanique.
    A quelque groupe que nous appartenions, nous participons tous médiate-
ment aux progrès de la prospérilé et des lumières de chaque autre groupe ;
mais ces progrès nous profitent surtout lorsqu'ils se manifestent plus près de
nous. Ainsi l'intérêt matériel vient se joindre à l'intérêt moral, pour cimenter
entre l'Allemagne et la France cette alliance que fonda autrefois la fusion des
 Gaulois et des Francs, qui a produit la noble nation française ; cette alliance
 qui répondrait également aux vœux et aux intérêts des deux nations, s'il leur
fallait un jour repousser en commun les prétentions de l'Ouest maritime ou de
l'Est septentrional.
    Mais revenons à la source de tous ces sentiments, et laissez-moi rendre hom-
 mage à cette bienveillance avec laquelle vous nous avez permis de prendre part
 à vos travaux, ainsi qu'à cet esprit d'hospitalité dont vous et cette illustre cité
nous avez donne tant de preuves. Veuillez agréer nos vifs remercîmenls, et
 croire que l'impression de notre séjour en cette ville et le souvenir des rela-
 tions que nous y avons trouvées ne s'effaceront jamais de notre cœur.
    J'invite donc l'honorable assemblée, et principalement mes compatriotes, à
 s'unir à ce toast sincère : « Vive l'alliance spirituelle et intellectuelle des nations!
 Vive ta cite où elle a pris un nouvel élan ! »
   M. Schiïtzenberger, maire de Strasbourg, a répondu aussitôt :
   Vous nous avez porté en langue française un cordial toast à la prospérité de
la France. Qu'il me soit permis d'emprunter votre propre langage pour vous
exprimer combien ces nobles sentiments, ces idées généreuses ont trouvé d'é-
cho dans cette assemblée, combien ils en trouveront aussi au dehors, non seu-
ement dans notre Alsace, cette ancienne parente de l'Alsace, mais encore dans