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qui eurentlieu depuis. Les trésors qu'elles procurèrent sont allés
enrichir presque tous les musées; Londres, Berlin, Munich en
ont recueilli la plus belle part; une foule de particuliers se
sont mis à rivaliser avec les princes à qui formerait des col-
lections de vases peints. iNous avons vu presque tous les étals
de l'Europe se disputer celle de M. Durand dont Paris, qui
s'enorgueillissait de la posséder, et qui se flattait de la con-
server tout entière, n'a garde que le souvenir. On trouve peu
de renseignements écrits sur l'origine des Etrusques; aucun
de leurs historiens n'est parvenu jusqu'à nous. La longue do-
mination des Romains et les ravages du temps ont laissé à
peine subsister quelques inscriptions à peu près indéchiffra-
bles, puisque l'on ignore non seulement leur langue, mais
encore un grand nombre de lettres de leur alphabet. Ce n'est
donc qu'aux rares monuments échappés à la destruction, et
à l'analogie qui peut exister entre eux et ceux des nations
contemporaines, et surtout aux tombeaux ouverts dans les
derniers temps, que la science est réduite à demander le se-
cret d'une civilisation morte. Là, tout révèle dans le peuple
qui l'avait créé un beau sentiment de la forme, la popularité
du dessin et de la plastique, la recherche ou plutôt l'habitude
d'une élégance sobre et de bon goût; les vases destinés aux
usages les plus vulgaires sont ornés de l'image des Dieux et
des Héros qu'ils rappellent sans cesse au souvenir du peu-
ple. L'histoire, la religion, les mœurs d'une nation sur la-
quelle ont passé deux ères de barbarie, et qui, pis est, deux
 ères de civilisation, peuvent être reconstruites â l'aide de ces
 vestiges précieux ; et tel vase, où se préparait il y a deux mille
 ans les aliments d'une pauvre famille étrusque, prend aujour-
 d'hui dans nos musées une grande importance. Les monu-
 ments de notre époque, laquelle ne révèle aucune individualité
 nationale, n'auront dans deux mille ans l'intérêt d'un vase
étrusque.