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 poque du sac de Rome, l'artiste devenu homme de guerre
 se réfugia avec Clément VII dans le château St-Ange, dont
 il dirigea la défense : excellent tireur, il tua d'un coup d'ar-
 quebuse le connétable de Bourbon et blessa le prince d'O-
 range. François I er l'engagea à venir en France, mais il fal-
 lut auparavant solliciter sa liberté du pape Paul III qui l'avait
 fait enfermer. Il vint à Paris et s'installa au château de Nesle
 où il exécuta la belle vaisselle des Médicis, qu'on a fondue
 pendant la révolution; de ses nombreux travaux, en France,
 il ne nous reste guère que le bas-relief en bronze représen-
 tant la nymphe de Fontainebleau, entourée de ses attributs.
    Tout le capharnaùm dont je viens de vous faire la des-
 cription est surmonté d'un trophée qui se composed'unpara-
 sol chinois, de branches de palmiers, de grandes flèches ca-
 raïbes dont le poison rend mortelles les blessures les plus
 légères, de quelques nids d'oiseaux singuliers, etc. Tout près
 de là, vous rencontrez un petit tableau flamand, vrai Teniers
 (vous savez que nous autres artistes n'avons jamais que des
 originaux laissant les copies pour les musées), un charmant
dessin de Desfriche, quelques gravures de Cornélius Béga, et
le vrai portrait du Juif errant, exemplaire rare, Epinal
 1804, chez Pellerin, orné de la complainte. Il y a trente ans
que la gravure sur bois était arrivée à ce degré d'humiliation,
que cet art dont les produits furent longtemps réservés aux
têtes couronnées, qui avait môme été exercé par des mains
royales ne servait plus qu'à reproduire ce sujet populaire,
et quelquefois à orner la couverture des quatre fils Aymond!
quelques véritables artistes disséminés sur divers point de la
France ne retiraient de leur art ni honneur, ni profit; Paris,
il y a vingt ans, n'avait pas un seul graveur sur bois. Quand
M me Boivin fit imprimer son traité, il fallut recourir à un ar-
tiste d'Alençon, M. Godard, qui avait conservé ou plutôt re-
rouvé et perfeclionné la gravure sur bois. Les premiers es-