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395 déclarèrent que le vase A'émeraude était du verre à bou- teille!!! Deux grands vases chinois en forme d'urne, très riches de couleurs et de dorures occupent les deux extrémités de la che- minée, le milieu est rempli par un autre vase d'une forme assez rare, orné de peintures extrêmement fines, mais pas aussi belles cependant que celles d'une petite tasse, vraie perle sor- tie de la fabrique de Kin-tin-Tchin, qui a seule le privilège de travailler pour l'empereur du céleste empire. C'est au P. En- trecolle, missionnaire français, que l'on doit les premières notions sur la fabrication de la porcelaine qu'il avait étudié pendant son séjour dans le bourg que nous venons de nom- mer. On ne sait rien de positif sur l'époque de son invention, mais, suivant les annales de la ville de Fèou-Léan, la fabrica- tion remonterait au moins à l'an 442 de l'ère chrétienne; elle ne fut connue des Européens que lorsque les Portugais eurent découvert les Indes. Le nom de porcelaine vient de leur mot porcolona, vaisselle de terre. À juger les porcelaines chinoises et surtout les japonaises d'après les produits que ces deux na- tions envoyent en Europe, la supériorité de leurs manufactures sur les nôtres serait démontrée, surtout s'il était prouvé qu'elles n'exportent que leurs rebuts: ce fait qu'attestent plusieurs voyageurs, et qui s'accorde avec ce que nous savons dif caractère et de la politique de ces nations, explique l'ex- trême lâché avec lequel est traitée la peinture de la plupart des beaux vases qu'ils nous abandonnent, surtout si on la com- pare à la perfection minutieuse et châtiée de quelques rares morceaux parvenus jusqu'à nous. (1) La porcelaine chinoise a sur la nôtre l'avantage de résister à une haute chaleur. Réau- (x) Les Chinois fabriquent aussi une espèce de vases très rares en Eu- rope, appelé Kia-toin, dont les peintures ne sont visibles que lorsqu'ils sont remplis d'une liqueur quelconque.