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  Il faut leur ajoindre Tibulle, tout insignifiant que soit ce vers qui
ne contient que des noms (1) :
            Testis Arar, Rhodanusquc celer magiiitsgue Gurumna,
   Après eux, on doit, sans conlredit, placer au premier rang le
chantre des guerres de Rome et de Cartilage, Siiius Italicus. Tour-
à-tour énergique ou élégant, il décrit dans ces six vers remarquables
le Rhône impétueux se précipitant dans la mer, entraînant avec lui
la Saône aux ondes silencieuses et qui semblent immobiles, à laquelle
il fait perdre son nom au-dessous do nos murs (2) :
              Spumanti Rhodanus proscindem gurgite campos,
              Âc propere in ponlum lato mit incitus alvco :
              Augel opes stanli similis, taciioque liquore
              MixlusArar, quem gurgilibus complexus anhclis,
              Gunctantem immergit pelago, raptumque per arva,
              Verre vetal patrium vicina ad lillora nomen.
   Plus brièvement et plus simplement, dans un autre chant de son
poème, il dépeint encore les mêmesfleuvesen traits bien caractéri-
sés; c'est lorsqu'il dit des troupes gauloises auxiliaires des Cartha-
ginois (3) :
           Hino nova complcrunt liaad tarda milite castra
           Vénales animce, Rhodani qui gurgite gaudent ,
           Quorum serpit Arar per rura pigerrimus anàœ.
   Comme son oncle Sénèque, Lucain aussi a payé son tribut poé-
tique au Rhône rapide et à la Saône qu'il entraîne. Bien plus
concis, il n'en a fait que cette simple mention (4) :
              . . . . Qua Rhodanus raptum velocibus undis
              In mare fert Ararim
  Ailleurs, et plusieurs fois, il nomme le Rhône seul; mais dans un
passage où il peint les enchantements de la Thessalie troublant l'or-
dre de l'univers, et dénaturant le cours des fleuves, il a deux vers


  (1)   Eleg. I. 7. v. 11.
  (2)   Punie. lit, v. 449.
  (5)   Ibid.XW v. 502.
  (4j   Pharsal. \, y. 453.