Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                     213
 des trônes constitutionnels élevés de toutes parts; des codes
 réguliers remplaçant le chaos législatif du moyen-âge ; le libre
 essor de l'industrie ; le développement inattendu des arts, de
 la littérature, du commerce ; la liberté de conscience et celle
 de la presse ; l'égalité de tous devant la loi; l'abolition de
l'autorité spirituelle en matière politique ; une administration
simple, vaste, régulière, dont tous les rouages agissent à leur
place, sans se nuire jamais ; la langue française devenue la
langue de l'Europe, et le nom de Français le plus glorieux de
tous les noms dans l'ancien et dans le nouveau monde ; nos
idées pénétrant partout ; quelles preuves plus convaincantes
pourrait-on donner de l'influence européenne, disons mieux,
universelle, de la révolution française ?
    Au-dessus de tous les principes qu'elle a réalisés, plane un
principe suprême qui attend peut-être encore son développe-
ment complet, mais que l'avenir fécondera. Pendant le moyen-
tige, non seulement dans la France, mais dans l'Europe en-
tière, l'anarchie féodale avait tout localisé, tout individualisé.
Chaque province possédait sa juridiction, ses coutumes tradi-
tionnelles ou écrites, ses privilèges, ses écoles isolées, sans
lien commun, sans doctrines communes. Chacun des grands
princes qui s'étaient succédé sur le trône, Philippe-Auguste,
St-Louis, Philippe-le-Bel, Louis XI, Richelieu, Louis XIV,
avaient ébranlé, sur quelques points, ces idées locales, et con-
tribué à mettre le pouvoir central au-dessus des pouvoirs

lure, quelques passages qui, à une simple audition, auraient pu n'être pas
parfaitement saisis par les personnes peu familières avec les résultats de la
science moderne. Le développement ou le germe de ces idées se trouve
dans les Lettres de M. Augustin Thierry sur l'Histoire de France et dans
le Cours d'histoire de la civilisation française de M. Guizot. Nous sera-t-il
permis d'ajouter que nous avons nous-mème, suivant nos forces, développé
et justifié ces idées dans notre Cours d'histoire des temps modernes, dont le
troisième, et dernier volume paraîtra sous quelques jours ?