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déjà dit, on voit dans les arrachements des murs que ceux-
ci sont composés de parements, dont l'intervalle est r e m -
pli par du b é t o n , et il suffit de jeter un coup d'œil sur les
autres constructions analogues d o n t nous possédons les
restes, pour s'assurer que ce système de maçonnerie était
au moins aussi usuel de leur temps qu'il a pu l'être par la
suite. Ainsi d o n c rien ne doit empêcher d'admettre que les
aqueducs de N e y r o n ont, comme les a u t r e s , une existence
d'environ deux mille ans, et que loin d'avoir été édifiés d a n s
les temps de la féodalité, ils en ont au contraire subi la d é -
létère influence.
   P o u r terminer l'exposé de ces considérations, il reste à
a b o r d e r une dernière question, la plus délicate de toutes,
qui est celle de la h a u t e u r de la galerie relativement au
niveau du R h ô n e , et cette discussion offrira le double ré •
sultat de confirmer d'une part la destination présumée de
l'ouvrage, tandis que de l'autre elle achèvera de d é m o n -
t r e r d'une manière irréfragable que le lit du Rhône n'a
pas subi des modifications bien notables dans son altitude
depuis l'époque historique la plus reculée.
   J u s q u ' à présent nous nous étions contenté        d'admettre
d'une manière un peu vague, que le canal aboutissait dans
les eaux du fleuve à N e y r o n 5 mais celui-ci est sujet à des
variations, d o n t     les unes sont périodiques et les autres
irrégulières, et il s'agit de s'assurer des limites inférieures,
entre lesquelles il pouvait remplir sou b u t . Sous ce r a p p o r t ,
u n terme bien essentiel nous est offert par les années qui
v i e n n e n t de s'écouler.
   Dès l'année i 8 5 g , les glaciers des Alpes avaient subi
une énorme diminution; une sécheresse p r o l o n g é e survint
encore dans l'été de 1840, et il résulta de cette r é u n i o n de
causes, un p h é n o m è n e extraordinaire en ce que la crue