page suivante »
202 déjà dit, on voit dans les arrachements des murs que ceux- ci sont composés de parements, dont l'intervalle est r e m - pli par du b é t o n , et il suffit de jeter un coup d'œil sur les autres constructions analogues d o n t nous possédons les restes, pour s'assurer que ce système de maçonnerie était au moins aussi usuel de leur temps qu'il a pu l'être par la suite. Ainsi d o n c rien ne doit empêcher d'admettre que les aqueducs de N e y r o n ont, comme les a u t r e s , une existence d'environ deux mille ans, et que loin d'avoir été édifiés d a n s les temps de la féodalité, ils en ont au contraire subi la d é - létère influence. P o u r terminer l'exposé de ces considérations, il reste à a b o r d e r une dernière question, la plus délicate de toutes, qui est celle de la h a u t e u r de la galerie relativement au niveau du R h ô n e , et cette discussion offrira le double ré • sultat de confirmer d'une part la destination présumée de l'ouvrage, tandis que de l'autre elle achèvera de d é m o n - t r e r d'une manière irréfragable que le lit du Rhône n'a pas subi des modifications bien notables dans son altitude depuis l'époque historique la plus reculée. J u s q u ' à présent nous nous étions contenté d'admettre d'une manière un peu vague, que le canal aboutissait dans les eaux du fleuve à N e y r o n 5 mais celui-ci est sujet à des variations, d o n t les unes sont périodiques et les autres irrégulières, et il s'agit de s'assurer des limites inférieures, entre lesquelles il pouvait remplir sou b u t . Sous ce r a p p o r t , u n terme bien essentiel nous est offert par les années qui v i e n n e n t de s'écouler. Dès l'année i 8 5 g , les glaciers des Alpes avaient subi une énorme diminution; une sécheresse p r o l o n g é e survint encore dans l'été de 1840, et il résulta de cette r é u n i o n de causes, un p h é n o m è n e extraordinaire en ce que la crue