page suivante »
197 pour être encore en parfaite évidence sur ses bords immé- diats, pourquoi donc le reste, s'il a existé, n'eût-il pas pré- senté le même degré de perfection. Quant aux hommes, il leur suffisait d'en démolir un bout pour le mettre hors de service, et rien ne les obligeait à le raser de la manière la plus complète sur une longueur de 3 ou 4 mille mètres. Pour achever la critique de cette opinion, ajoutons que quelques antiquaires, non contents de faire aboutir cette galerie à Miribel, veulent encore qu'elle ait été prolongée jusqu'à Montluel, c'est-à -dire, à près de deux lieues plus loin, et cela toujours par la raison qu'il existe aussi des voûtes sous le château de celte dernière station. Mais qui ne voit qu'en partant toujours du même motif on arrive- rait à rattacher successivement le chemin couvert de Lyon à tous les châteaux et places fortes de la Bresse, puisque chacun d'eux avait, selon l'usage, ses souterrains parti- culiers. La galerie n'était nullement à l'abri des eaux du fleuve, je ne dirai pas pendant les grandes inondations, mais même pendant leur état moyen dans toute la partie qui avoisitie Neyron. On se trouve dès lors dans le cas de supposer que l'architecte fut assez imprévoyant pour rendre son œuvre inutile par suite des infiltrations inévitables dans un sol graveleux et aussi perméable que l'est celui snr lequel elle est foudée ; ou bien il se serait placé gratuitement dans la nécessité d'augmenter les frais par l'emploi de ciments hydrofuges ; il aurait enfin été aveuglé au point de mar- cher d'abord horizontalement jusque dans les eaux du fleuve, pour se raviser tardivement et établir une rampe inclinée de manière à gagner le niveau supérieur du sou- terrain de Miribel. Certes, le maçon le plus obtus ne commettrait pas de pareilles bévues, et pourquoi en char-