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196 Laissant de côté les réflexions que Ton pourrait faire sur la nécessité qu'il y a eu de choisir Miribel plutôt que tant d'autres positions non moins favorables pour l'établis- sement d'un fort détaché "destiné à la défense de Lyon , voyons tout simplement si la disposition de la galerie était réellement appropriée à la destination qu'on lui suppose. Il fallait pour cela i° qu'elle fut parfaitement masquée, condition sans laquelle elle eut été aisément découverte et détruite par l'ennemi 5 2° qu'elle se rattachât, saus discon- tinuité, au château de Miribel, autrement les troupes eus- sent été dans le cas de livrer des combats dans l'inter- valle qui leur restait à franchir à ciel ouvert; 5° enfin, qu'elle fût à l'abri des inondations qui auraient empêché les communications. Or, aucune de ces trois conditions n'a été remplie. La galerie n'était point parfaitement cachée, quoique la dé- pense en sus eut été d'une minime importance, si l'on avait eu quelqu'intérêt à la dissimuler entièrement sous terre. Pour parera cette objection, l'on pense qu'elle était garnie de quelques tours pour sa défense ; mais qui a constaté leur existence ? Nous verrons même par la suite que ce qui est regardé comme devant avoir été leur fonda- tion pouvait avoir une destination un peu différente. Le chemin couvert était-il en communication avec le château de Miribel, comme le prétendent quelques per- sonnes qui citent d'autres galeries placées sous cette forteresse, à 10 mètres environ au-dessus du Rhône. Je crois qu'il n'en a jamais été ainsi, car si ce raccorde- ment avait été fait, il devrait en rester des traces inter- médiaires; la portion connue de l'ouvrage était très solide, elle a résisté parfaitement contre les actions atmosphéri- ques ; elle a assez bien soutenu les assauts répétés du fleuve