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 ciennement encore, d'un côté sous le nom de Tusques ou
 d'Etrusques, de l'autre sous celui d'Àusones ou de Latins.
L'état romain, si faible à sa naissance, s'accrut par la fusion
des tribus limitrophes, et, triomphant successivement de tous
 les peuples, finit par se les assimiler tous. Sa puissance ab-
sorba les Ibères et les Celtes dont les idiomes se modelèrent
sur le sien, modifié toutefois à son tour par le contact hostile
des Germains. C'est ainsi que trois vastes rameaux s'élèvent
successivement de la souche thrace, la plus riche, la plus ma-
jestueuse de toutes celles qui fleurirent sur la terre : d'un
côté le rameau phrygien, composé des langues éteintes des
Phrygiens, des Lydiens, des Troyens, dont quelques ves-
tiges se retrouvent dans l'albanais; de l'autre le rameau
hellénique, illustré par le grec, la plus noble des langues, et
continué dans le romaïque; de l'autre enfin, le rameau itali-
que, qui, comprenant l'étrusque, l'osque, le latin, a reverdi au
moyen-âge dans la langue d'oc et la langue d'oil, dont l'une
a produit l'espagnol, le portugais, l'italien, le valaque, le ro-
man , l'aulre, la langue française actuelle, reflétée en partie
dans l'anglais.
   Les diverses langues que nous venons d'énumérer, les unes
glorieuses, les autres obscures, mais toutes assez élaborées
pour suffire aux besoins de chaque peuple, apparaîtraient peut
être à l'œil inattentif comme autant d'individualités distinctes,
subsistant par elles mêmes, indépendantes les unes des autres.
Toutefois un examen plus sérieux amènera bientôt à recon-
naître, dans les limites d'une môme famille, des analogies, des
ressemblances frappantes qui rapprochent entre eux les idio-
mes, qui les unissent et les groupent en rameaux, et les ra-
meaux eux-mêmes en souches fécondes, et qui justifient plei-
nement par l'expérience les divisions que nous venons d'é-
tablir. Ce résultat est acquis à la science et admis d'un con-