page suivante »
171 grands empires s'élevèrent dans le midi, le nord, longtemps encore, végéta au fond de ses forêts, avantqu'un cri deguerre, parti du centre de l'Asie, ébranlât dans sa base cette terre surchargée d'hommes, et fit jaillir, du sein de la barbarie, une ère nouvelle de lumière et de foi. A cette époque décisive, où l'Europe tout entière se déploie aux regards de l'historien, et lui apparaît comme une vaste arène couverte d'innombrables combattants, il reconnaît, parmi les peuples qui l'occupent, six divisions fondamentales, chacune marquée, dans sa physiono- mie, ses traditions et ses idiomes, d'un type spécial et indélé- bile qui atteste des migrations différentes dirigées successive- ment d'orient en occident. Parmi ces familles, dont les régions et les mers déterminent les limites naturelles, une semble se rattacher au nord de l'Afrique, une au nord de l'Asie, et les quatre autres, d'après l'analogie des langues, appartiennent d'une manière évidente au système indo-persan, ou plutôt indo- européen. L'extrémité sud-ouest de l'Europe, de l'Atlantique aux P y - rénées, aété occupée dès l'antiquité par une famille de peuples entièrement étrangère à l'Inde, et qui, venue sans doute par le littoral africain, semble être originaire de l'ouest de l'Asie, de la région des langues chaldéennes. Cette famille, appelée ibérienne, a produit en Espagne, les Turdetains, les Lusita- niens, lesCantabres-, en Gaule, les Aquitains; en Italie, les Ligures, qui tous, après de longues luttes, incorporés dans l'empire romain, n'ont transmis leur riche et curieux idiome qu'à la seule tribu des Vascons ou Basques, restés indépen- dants dans leurs montagnes où ils l'ont conservé jusqu'à nos jours. L'extrémité nord-est de l'Europe, du Volga à la mer Blan- che et de l'Oural au cap Nord, est habitée par une famille nombreuse que l'on a désignée sous le nom d'ouralienne, et qui, également étrangère a l'Inde, se rattache par ses idiomes