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    Quel sera maintenant le sort de ces principes, car c'est l'i ce
qui préoccupe le philosophe plus que le sort de son livre. Nous
avons une ferme confiance que l'ontologie de l'amour sera
l'ontologie de l'avenir, comme nous croyons fermement que
la polilique de l'avenir sera la politique de la fraternité. La
société s'est toujours organisée suivant sa notion de Dieu;
quand les hommes seront bien convaincus que la vie de Dieu
est l'amour, l'amour deviendra la vie de l'humanité. Ce temps
est loin, sans doute, et nous ne sommes pasde ceux qui se font
illusion sur la possibilité de le hâter; mais ce temps viendra ;
certes, l'aspect du présent n'encourage pas à espérer ; il y a
peu d'amour dans les cœurs, peu de grandes aspirations dans
les esprits ; la morale du dévouement n'est ni dans les théories
ni dans la pratique ; cependant les philosophes les moins spi-
ritualistes apportentleurpart de développement à la sainte idée
de l'unité humaine. Cette égalité de jouissances, qui est la
plus haute prétention de certains socialistes, cette ample satis-
faction donnée aux besoins matériels qui est l'idéal de quel-
ques autres ; toutes ces doctrines renferment quelque chose
d'une société moins dure et plus fraternelle. D'ailleurs, tous
les hommes doués de quelque sens historique et de quelque
foi aux idées, sont agités de grands pressentiments; la philo-
sophie et les traditions se viennent en aide pour les faire es-
pérer. Les sociétés antiques ont vécu sur la force ; l'œuvre de
l'intelligence se poursuit sous nos yeux; nous avons droit de
 compter sur la promesse qui nous a été faite d'un esprit d'amour
qui renouvellera la face de la terre. Gloire aux premiers sur
qui il est descendu, à ceux qui, en établissant la véritable no-
tion de Dieu et de l'homme, déposent dans la société le germe
de ses destinées futures.
   Quelque soit le succès actuel du livre de VUnité, ses grands
principes survivront; et Lyon, qui, depuis Gerson jusqu'à Bal-
lanche, a été fidèle à un spiritualisme tendre et profond ,