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160 Lyon qui semble avoir reçu par Polhin et lrénée la tradition particulière de l'apôtre bien aimé, pourra revendiquer comme sienne la philosophie de l'amour. Dès aujourd'hui, l'admirable ontologie de M. Bianc-St-Bonnet s'est emparée parmi nous de bien des âmes livrées aux mêmes aspirations que la sienne ; sa pensée y fructifiera. Un mouvement philosophique bien réel se manifeste à Lyon depuis quelques années ; un grand nombre d'esprits jeunes et ardents s'y préoccupent des idées, et, chose remarquable dans ce temps, sont liés les uns au* autres par une incontestable parenté intellectuelle ; tous ont gardé, dans les tendances et dans la méthode, quelque chose de l'homme supérieur, dont l'enseignement a suscité les intel- ligences les plus actives et les plus distinguées que Lyon ait produit depuis longtemps. Ce philosophe, dont le nom se re- trouve souvent dans les pages de M. Blanc-St-Bonnet, a laissé, dans l'esprit de tous ses élèves, une empreinte qui s'y conserve môme dans des camps divers ; son influence pour ne s'être pas produite avec cet éclat que Paris seul donne aux hommes d'é- lite, n'en a pas été moins réelle et moins profonde ; nous pou- vons affirmer hautement que peu de penseurs de notre époque, même ceux don t la renommée est la plus brillante, ont aussi bien mérité que lui de la science morale; qu'il soit permis à un des nombreux disciples qui lui gardent leur reconnaissance et leur affection, de lui rendre ce témoignage, en appréciant le mo- nument le plus remarquable qui soit né de l'impulsion impri- mée par sa parole à la jeunesse lyonnaise. VICTOR DE LAPRADE.