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Lyon qui semble avoir reçu par Polhin et lrénée la tradition
particulière de l'apôtre bien aimé, pourra revendiquer comme
sienne la philosophie de l'amour. Dès aujourd'hui, l'admirable
ontologie de M. Bianc-St-Bonnet s'est emparée parmi nous
de bien des âmes livrées aux mêmes aspirations que la sienne ;
sa pensée y fructifiera. Un mouvement philosophique bien
réel se manifeste à Lyon depuis quelques années ; un grand
nombre d'esprits jeunes et ardents s'y préoccupent des idées,
et, chose remarquable dans ce temps, sont liés les uns au*
autres par une incontestable parenté intellectuelle ; tous ont
gardé, dans les tendances et dans la méthode, quelque chose
de l'homme supérieur, dont l'enseignement a suscité les intel-
ligences les plus actives et les plus distinguées que Lyon ait
produit depuis longtemps. Ce philosophe, dont le nom se re-
trouve souvent dans les pages de M. Blanc-St-Bonnet, a laissé,
dans l'esprit de tous ses élèves, une empreinte qui s'y conserve
môme dans des camps divers ; son influence pour ne s'être pas
produite avec cet éclat que Paris seul donne aux hommes d'é-
lite, n'en a pas été moins réelle et moins profonde ; nous pou-
vons affirmer hautement que peu de penseurs de notre époque,
même ceux don t la renommée est la plus brillante, ont aussi bien
mérité que lui de la science morale; qu'il soit permis à un des
nombreux disciples qui lui gardent leur reconnaissance et leur
affection, de lui rendre ce témoignage, en appréciant le mo-
nument le plus remarquable qui soit né de l'impulsion impri-
mée par sa parole à la jeunesse lyonnaise.

                                     VICTOR DE LAPRADE.