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I3ï « venlis, ipsum est nom en ejus. » L'Ecriture ne dit pas que Dieu nomma lui-même les divers êtres, mais qu'il ordonna au premier homme de les nommer. Ce qui est divin, ce sont Ses lois du langage qui sont universelles, mais les mots de chaque langue sont d'origine humaine; l'histoire nous fait assister à la formation des idiomes divers, chacun porte l'empreinte par- ticulière du peuple qui le parle, et tous obéissent aux lois ab- solues qui président au verbe humain. Une autre question, d'une importance au moins égale à celle du langage, a été éclairée d'un grand jour par M. Blanc St-Bonnet, c'est la question de la certitude qu'il résout en établissant quelle est, en ce monde, la condition d'existence de l'homme en tant qu'être doué de raison? D'après le sensualisme, l'expérience est le critérium du vrai ; d'après le rationalisme, c'est l'évidence ; d'après l'idéa- lisme, c'est la rectitude logique du raisonnement lire de l'axiome; d'après le traditionalisme, c'est le témoignage des hommes, le sens commun. On a confondu le principe de la certitude avec la source de nos connaissances; ce qu'il s'agit de trouver, c'est le cri- térium de ces diverses sources de nos idées. Certainement, le critérium infaillible de l'esprit humain c'est la raison ; mais, qu'est-ce que la raison au point de vue delà certitude? La raison doit être d'abord soigneusement distinguée de l'intelligence. La raison, c'est Dieu, en tant qu'il nous éclaire, et l'intelligence c'est le moi, en tant qu'il se sert de la raison. La raison est naturellement absolue, in- faillible, il s'agit donc de la consulter toute pure et non point lorsqu'elle a passée à travers l'intelligence où elle a pu être altérée. Mais, comment s'assurer de sa pureté? Comment se rendre certain que c'est bien la raison universelle infaillible, et non l'intelligence faillible et relative qui a parlé? En com- parant cette raison a elle-même, s'il est quelque part où elle