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148 perse dans le temps par la succession : la mémoire ; — G" ée briser l'unité de l'objet, puisque nous ne pouvons comprendre un tout composé sans en avoir étudié chaque partie, de per- sonnifier celte partie comme un être complet : l'abstraction ; 7° de ramener la diversité à l'unité en recomposant le tout primitif; la généralisation; 8° enfin, la faculté d'examiner plusieurs objets à la fois afin qu'en reconnaissant leurs rap- ports de différence ou de ressemblance, on puisse former les genres et les espèces : la comparaison. Tels sont les pouvoirs divers à l'aide desquels l'intelligence accomplit sa double fonction de percevoir les idées ration- nelles et les images corporelles ; car la pensée repose sur quatre conditions: « 1° l'intuition de la rationalité; 2° la percep- tion de l'entendement; 3° l'impression des sens qui reçoi- vent les images, et 4° l'acte par lequel l'imagination réfléchit l'image sur l'idée pour l'imaginer, la constituer pensée. » Ainsi, les deux éléments fondamentaux de l'être créé, de l'homme, ont chacun leur instrument dans ce monde, la cau- salité a le corps', la rationalité a l'intelligence. Nous ne suivrons pas l'auteur de l'Unité dans l'examen ana- lytique de l'intelligence auquel il se livre après avoir déterminé a priori l'existence et les fondions de cette faculté; cet exa- men, fait avec une rare profondeur, ne constitue, malgré son importance, qu'une partie de la psychologie de M. Blanc St-Bonnet. Nul n'a, si bien que lui, distingué les fonctions par- ticulières de l'intelligence vis-à -vis de la raison, et vis-à -vis de la réalité sensible. Mais, à l'inverse de la plupart des psycho- logues, il a bien compris que l'intelligence n'est pas tout f homme, et qu'il y a quelque chose de plus fondamental en- core à étudier en lui. Malgré le rôle immense que l'école at- tribue à la psychologie dans la science philosophique, on peut dire que ses écrivains ont presque tous restreint la science de l'homme à l'analyse de son intelligence, ou tout au moins, ont