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ni substance intelligible est lu lumière, et la conception ralio- nelle est la vision produite par le contact de l'une sur l'autre ; nous ne voyons pas tout en Dieu, mais ce avec quoi nous voyons est de Dieu. A l'aide de la raison, l'homme détaché de l'infini et ne vi- vant que par l'infini, l'homme ramené à Dieu comme à l'uni- que source de vie, par une aspiration perpétuelle vers le vrai, le bien et le beau, l'homme va chercher l'élément de sa vie dans l'infini. La raison se porte vers l'être, vers la réalité, qui entre en elle par l'intuition, qu'elle reconnaît sous le nom de vérité, à qui elle adhère par la croyance. La croyance est le moyen qu'a l'ame d'aller chercher sa respiration dans l'infini, la croyance est le produit de la rationalité. Mais « l'existence de l'homme n'implique pas seulement la « notion d'une substance impersonnelle commune avec l'être « absolu, et qui constituerait l'homme dans le domaine de '( l'existence; car deux êtres qui auraient une essence com- te mune, ne seraient pas distincts, ne seraient pas deux, mais « un ; et l'homme resterait confondu dans le sein panthéis- « tique de Dieu. Dès que l'on reconnaît l'existence d'un être « qui n'est pas Dieu, on implique par là la notion d'une « substance personnelle, créée, finie, spéciale, par opposition « à la substance impersonnelle, incréée, infinie, intégrale. « Celte substance créée, finie, particulière, constitue propre- té ment ce nouvel être : c'est ce qui le fait une réalité dis— « tincte de la réalité absolue. Il ne suffit pas pour qu'il y ait « création, que l'être conditionnel participe de la substance « de l'être essentiel : il faut encore qu'il y ait séparation, « qu'un être distinct, qu'un individu sorte de la réalité abso- « lue. Pour qu'il y ait création, il faut que l'être crée un « autre être, c'est-à -dire, un autre centre de vie, que la « cause crée une autre cause, c'est-à -dire un autre centre « d'action; si non, îa vie de l'homme ne serait point sa vie,