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137 douceur de sa voix, de la noblesse de ses mouvements et de ses paroles, en un mot, de ce rare assemblage de char- mes engageants, avec cette dignité qui commande le res- pect, ils crurent voir en lui l'Apollon hyperboréen qui je manisfestait sous une forme humaine, et s'était établi par- mi eux ( i j . Mais si aucun signe physique ne le remémore sur cette terre que tant d'autres événements ont foulée depuis ; si le sol s'est dépouillé des vallées ombreuses, où l'on vit au- trefois flotter les majestueuses tuniques des Pythagori- ciens (2), la t radition ne peut dire aussi : etiam periere ruinoe;e\\e doit proclamer que ces contrées furent le théâ- tre de la plus belle institution qui ait honoré les temps antiques, d'une école qui sut donner à ses disciples les trois attributs essentiels au développement et au bonheur del 'humanité : la grandeur des sentiments moraux, la puissance de l'intellect et l'énergie des organes corporels, La vie des institutions pythagoriciennes fut courte, mais celles-ci réalisèrent, pour un temps et au proflt de quelques hommes, les spéculations d'une saine philosophie. Aucune école, avant ou après Pylhagore, ne produisit un aussi grand nombre d'hommes célèbres en tous genres, de grands poè- tes, de grands législateurs, de grands capitaines. De cette (1) Jamblique, Porphyre attestent ce fait, d'après Aristoxène. (2) Pythagore avait emprunté des Egyptiens un vêtement distinct de celui des autres Grecs, autant par sa rareté que par sa précieuse simplicité, et qui sem- blait, dit Meiners, répandre une atmosphère de sainteté sacerdotale autour de ceux qui en étaient revêtus. Les robes des Pythagoriciens étaient de toile de coton d'Egypte très-fine, teintes ordinairement en pourpre, ou du moins rele- vées par des raies de cette couleur et dont la blancheur éblouissante devait être entretenue ou renouvelée avec soin. Aristox. ap. Jamblique, p. roo Diod. exe. 555. 9 * • -