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133 mystères pythagoriciens, observateur assidu des règles qu'ils imposaient, il doit nous apparaître comme un des dis- ciples les plus parfaits de Pythagore. Aux yeux de l'antiquité l'idée d'excellence humaine comportait la réunion de la force et de l'agilité corporelle à la vertu civique. De nos jours, on semble trop perdre de vue les deux premières qualités, ou du moins on ne prend point assez à tâche de les diriger, et de les mettre en harmonie avec le dévelop- pement moral. Ne serait-il pas à souhaiter que nous rede- vinssions un peu païens sous ce rapport, mais sous ce rapport seulement? Il est vrai d'ajouter que tout en louant Milon de Crotone, qui fut un homme exceptionnel parmi les athlètes, le médecin doit condamner l'art particulier qui se forma chez les anciens et qui avait pour but de développer les muscles au détriment de tous les autres systèmes. Cette force artificielle était si éloignée d'un état de santé fixe et de force stable, qu'Hippocrate la regardait comme une disposition à plusieurs maladies très dangereu- ses. C'est par cette raison qu'il donna le sage et célèbre conseil de diminuer le trop d'embonpoint et cette force par l'abstinence et par les remèdes, chez tous ceux qui n'étant point athlètes de profession, se seraient nourris de même façon qu'eux. Selon Platon, les lutteurs avaient une disposition à l'as- soupissement et étaient souvent affligés de quelque maladie aiguë et violente. Galien exposant avec plus de détails les maux auxquels étaient communément sujets ces malheu- reux qui, pour donner du plaisir aux autres par leurs traits de force, ruinaient leur santé, dit que plusieurs d'entre eux étaient subitement privés de la parole, qu'ils perdaient le sentiment et le mouvement, et tombaient même dans une apoplexie complète.