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mystères pythagoriciens, observateur assidu des règles
qu'ils imposaient, il doit nous apparaître comme un des dis-
ciples les plus parfaits de Pythagore. Aux yeux de l'antiquité
l'idée d'excellence humaine comportait la réunion de la
force et de l'agilité corporelle à la vertu civique. De nos
jours, on semble trop perdre de vue les deux premières
qualités, ou du moins on ne prend point assez à tâche de
les diriger, et de les mettre en harmonie avec le dévelop-
pement moral. Ne serait-il pas à souhaiter que nous rede-
vinssions un peu païens sous ce rapport, mais sous ce
rapport seulement? Il est vrai d'ajouter que tout en louant
Milon de Crotone, qui fut un homme exceptionnel parmi
les athlètes, le médecin doit condamner l'art particulier
qui se forma chez les anciens et qui avait pour but de
développer les muscles au détriment de tous les autres
systèmes. Cette force artificielle était si éloignée d'un état
de santé fixe et de force stable, qu'Hippocrate la regardait
comme une disposition à plusieurs maladies très dangereu-
ses. C'est par cette raison qu'il donna le sage et célèbre
conseil de diminuer le trop d'embonpoint et cette force par
l'abstinence et par les remèdes, chez tous ceux qui n'étant
point athlètes de profession, se seraient nourris de même
 façon qu'eux.
   Selon Platon, les lutteurs avaient une disposition à l'as-
soupissement et étaient souvent affligés de quelque maladie
aiguë et violente. Galien exposant avec plus de détails les
maux auxquels étaient communément sujets ces malheu-
reux qui, pour donner du plaisir aux autres par leurs
traits de force, ruinaient leur santé, dit que plusieurs
d'entre eux étaient subitement privés de la parole, qu'ils
perdaient le sentiment et le mouvement, et tombaient
même dans une apoplexie complète.