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développaient et fortifiaient loules les parties du corps et
toutes    les facultés de l'ame, leur procuraient toute la
force, l'activité et l'énergie d o n t elles sont susceptibles;
et les vertus enseignées, non par ses préceptes, ses preuves
ou ses exhortations, mais par l'exemple et l'habitude, s'in-
culquaient dans les cœurs de la manière la plus forte. Le
code de P y t h a g o r e , a dit u n de ses plus savants             admira-
teurs, était si complet, que par lui tous les m o m e n t s de l,i
vie que l'on passe hors du sommeil étaient remplis, toutes
les actions réglées, tous les devoirs fixés, tous les biens et,
tous les plaisirs appréciés. Les préceptes de P y t h a g o r e r e -
latifs aux plaisirs, aux récréations, aux affaires et aux t r a -
vaux de ses disciples p e n d a n t toute la j o u r n é e , i n d i q u e n t
une connaissance de l'homme n o n moins p r o f o n d e , q u e
ceux qu'il avait établis pour la p r o p r e t é du corps et poul-
ies vêtements. Ils tendaient à d é v e l o p p e r , en même temps
et dans les p r o p o r t i o n s convenables, le c o r p s , l'esprit      et
le c œ u r ; et les plaisirs et les travaux se succédaient avec
tant d'art et de variété, que jamais les uns ne pouvaient
p r o d u i r e le dégoût ou l'ennui, jamais les autres la fatigue
ou l'épuisement (1).
   L'expérience des hommes avait appris au philosophe de
de Samos, que ceux-ci étaient                   naturellement         portés à
abuser des jouissances procurées par les sens, sans profit
pour leur moral. P y t h a g o r e vit que la partie sensuelle de
l'être humain ne devait point être opprimée par                       un rigo-
risme outré, mais dirigée dans le sens de la vie absolue,
des pures et intègres manifestations morales, mens                        sana
in corpnre sano. Il voulait, comme P l a t o n l'a dit depuis,

  (i) Histoire de l'origine, des progrès et de la décadence des sciences dans la
Grèce, par Chr. Meiners, trad. de Laveaux, an VIT, t. II p. I 3 I .