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Quoiqu'il en soit, celte lamentable fin du philosophe de
Samos et de ses aniis, p r o u v e la vérité de ce que nous
avons avancé plus haut. C a r , comme l'observe Meiuers,,
s'il n ' e u t été q u ' u n tranquille sectateur de la vérité, on n e
lui aurait pas refusé un asile dans la p l u p a r t des villes,
comme si l'on eût craint que sa présence ne causât des r é -
v o l u t i o n s ; et ni lui, ni ses amis n'auraient pu occasionner
de grands soulèvements d o n t le peuple parlait encore deux
siècles après sa m o r t . (1).
  Mais c'est assez p a r l e r d ' u n e vie d o n t bien des circons-
tances demeurent voilées p o u r nous. C o m m e tous les grands
réformateurs de l'Orient, Pythagore a eu la sienne                 envi-
r o n n é e de merveilles fantastiques, de mystères           terribles,
de fables inouïes. Nous-mêmes, en essayant de saisir, à
travers le lointain des âges, quelques traits fugitifs de
celte grande physionomie, nous l'apercevons dessinée d'une
manière bien vague et bien indécise.
  P y t h a g o r e , dans ses instituts hygiéniques, se p r o p o s a i t
p o u r but final de fixer le moral de ses disciples dans cet
état de douce quiétude qui e n g e n d r e les pensées sublimes
el les sentiments désintéressés, et il appelait cette qualité
précieuse l'harmonie         o u . Vaccord   harmonieux       de Famé.
C'était, selon lui, la mère de la modestie, de la p u d e u r et
de l'amour de tous les h o m m e s . Son expérience lui fit voir
que les préceptes philosophiques seraient insuffisants p o u r
imprimer aux esprits ces modifications profondes et salu-
taires, et que l'hygiène, c'est-à-dire la science de la direc-
tion des facultés du corps, devait venir à son aide. P a r le
moyen des règles que ce philosophe avait établies pour lui
et pour ses amis, des exercices convenables et continuels


  (i) Meiners, ouv. cit. p. 196.