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121 Quoiqu'il en soit, celte lamentable fin du philosophe de Samos et de ses aniis, p r o u v e la vérité de ce que nous avons avancé plus haut. C a r , comme l'observe Meiuers,, s'il n ' e u t été q u ' u n tranquille sectateur de la vérité, on n e lui aurait pas refusé un asile dans la p l u p a r t des villes, comme si l'on eût craint que sa présence ne causât des r é - v o l u t i o n s ; et ni lui, ni ses amis n'auraient pu occasionner de grands soulèvements d o n t le peuple parlait encore deux siècles après sa m o r t . (1). Mais c'est assez p a r l e r d ' u n e vie d o n t bien des circons- tances demeurent voilées p o u r nous. C o m m e tous les grands réformateurs de l'Orient, Pythagore a eu la sienne envi- r o n n é e de merveilles fantastiques, de mystères terribles, de fables inouïes. Nous-mêmes, en essayant de saisir, à travers le lointain des âges, quelques traits fugitifs de celte grande physionomie, nous l'apercevons dessinée d'une manière bien vague et bien indécise. P y t h a g o r e , dans ses instituts hygiéniques, se p r o p o s a i t p o u r but final de fixer le moral de ses disciples dans cet état de douce quiétude qui e n g e n d r e les pensées sublimes el les sentiments désintéressés, et il appelait cette qualité précieuse l'harmonie o u . Vaccord harmonieux de Famé. C'était, selon lui, la mère de la modestie, de la p u d e u r et de l'amour de tous les h o m m e s . Son expérience lui fit voir que les préceptes philosophiques seraient insuffisants p o u r imprimer aux esprits ces modifications profondes et salu- taires, et que l'hygiène, c'est-à -dire la science de la direc- tion des facultés du corps, devait venir à son aide. P a r le moyen des règles que ce philosophe avait établies pour lui et pour ses amis, des exercices convenables et continuels (i) Meiners, ouv. cit. p. 196.