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1L7 hommes, au double point de vue de l'âme et de la chair. Le bien que ce grand homme opéra de son temps, l'as- cendant que sa nature supérieure sut prendre sur ses semblables, lui attirèrent les plus éclatantes marques d'es- time et de vénération. Ses disciples, au rapport d'Arîstote, voyaient en lui un intermédiaire entre l'homme et la di- vinité. De là , une classification assez singulière des natu- res raisonnables en trois classes, selon les pythagoriciens: les dieux, les hommes, et les êtres tels que Pythagore, Lorsque le temps qui n'épargne pas les plus belles choses, et de Tordre physique et de l'ordre moral, eût dis- persé les habitants vertueux et paisibles des frais om- brages de Crotone, leur race magnanime ne s'éteignit pas en entier. On en vit fleurir quelques rejetons aux épo- ques de décadence, et Platon répétait souvent que la vie d'un pythagoricien était devenue synonyme d'une vie exemplaire. Pline et Plutarque font mention d'un décret public du sénat romain, par lequel celui-ci déclara, deux cents ans après la mort de Pythagore, qu'il le reconnaissait pour le plus sage et le plus éclairé de tous les Grecs ; et, pour obéir à un oracle d'Apollon, il ordonna qu'on lui érigea une statue dans la place où se tenaient les assem- blées du peuple. Les habitants de Samos, ses coucitoyens, lui rendirent un honneur digne d'un homme dont le vaste génie embrassait la science universelle, et qui possédait peut- être quelques-unes des lois du système du monde. Sur une médaille qu'ils firent frapper, Pythagore apparaît sous la figure d'un vieillard assis en habit héroïque avec le pal- lium et le sceptre qu'il tient de la main gauche, il y montre avec une baguette qu'il a dans l'autre main, un globe placé sur une petite colonne, comme s'il expliquait la foi--